« Notre vie était meilleure sous Kadhafi », affirme Faïza al-Naas, même si cette pharmacienne dit avoir « honte » de ses propos quand elle « pense à tous ces jeunes qui ont donné leur vie pour nous délivrer du tyran », en allusion aux rebelles ayant combattu les forces de Kadhafi jusqu’à sa mort le 20 octobre 2011.
Depuis sa chute après 42 ans de règne, insécurité et pénuries se sont installées dans le quotidien des Libyens, rythmé par les coupures d’électricité et les files d’attente devant les banques où la liquidité fait défaut.
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Ce riche pays pétrolier aux frontières poreuses est devenu depuis un carrefour de contrebande d’armes, de drogue et surtout de trafic lucratif de migrants de l’Afrique sub-saharienne qui tentent la périlleuse traversée de la Méditerranée pour rejoindre l’Europe.
Profitant du chaos, les jihadistes – notamment ceux du groupe État islamique (EI) et d’al-Qaïda – ont fait de l’immense territoire libyen un de leurs repaires.
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Et sur le plan politique, deux autorités rivales se disputent le pouvoir. Le gouvernement d’union nationale (GNA), issu d’un accord parrainé par l’ONU, est basé à Tripoli tandis qu’une autorité rivale s’est installée dans l’Est du pays, où une grande partie de la région est contrôlée par les forces du maréchal controversé Khalifa Haftar.
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« Les Libyens sont obligés de choisir entre deux extrêmes : le chaos sous les milices et les extrémistes islamistes (...) ou un régime militaire », déplore l’analyste libyen Mohamed Eljarh, membre non-résident du Centre Rafik Hariri pour le Moyen-Orient. « Il n’y a pas d’alternatives convaincantes. »
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Après « un régime autoritaire, répressif et centralisé » sous Kadhafi, les Libyens semblent opter pour « une autre forme d’autoritarisme, plus décentralisée et chaotique, que ce soit sous la coupe des milices ou de Haftar », a-t-il remarqué.
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De leur côté, les inconditionnels de Kadhafi, aujourd’hui en exil, jubilent sur les réseaux sociaux. Pour eux, l’anarchie actuelle prouve à quel point leur leader était un « visionnaire » : n’avait-il pas prévenu avant sa mort que la Libye après lui serait à feu et sang ?
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