Le 5 juillet 2016, l’africaniste Bernard Lugan donnait une conférence sur la déstabilisation libyenne au Cercle Aristote.
« Et il faut bien voir que ces migrants qui arrivent chez nous, par la Libye, sont véhiculés par nos alliés. Ce n’est pas l’État islamique qui les véhicule, parce que l’Etat islamique ne tient rien, en Libye, l’État islamique est isolé dans la ville de Syrte. Ce sont donc nos partenaires européens, c’est-à-dire les Frères musulmans de Misrata et les salafistes de Tripoli, auxquels nous avons sous-traité le règlement de la question de l’Etat islamique, qui profitent de cela pour se refaire une vertu vis-à-vis et pour continuer leur lucratif commerce que nous connaissons parfaitement : nous connaissons les passeurs, nous connaissons leur organisation, nous ne faisons rien. Et non seulement nous ne faisons rien mais dès que les navires, les esquifs quittent le littoral libyen, nous allons les récupérer pour les transplanter directement en Sicile. [...] Alors que le colonel Kadhafi avait réglé le problème par les accords qu’il avait passés avec son ami Berlusconi et le colonel Kadhafi avait bloqué ces vagues d’émigration. C’est une des raisons d’ailleurs pour lesquelles certains groupes mafieux de Cyrénaïque s’étaient soulevés contre lui parce qu’ils avaient perdu leur moyens de vivre avec la lutte que menait le colonel Kadhafi contre cette émigration. »
Pour illustrer le chapitre « Migrants : l’entonnoir libyen », cette vidéo de BFMTV sur la reprise des exportations de migrants par la Libye. En une journée, les garde-côtes italiens ont secouru 6 500 migrants :
Les forces libyennes lancent leur « ultime bataille » contre l’EI à Syrte
Quelque 1 000 soldats ont été mobilisés pour chasser totalement les jihadistes qui ne tiennent plus que deux quartiers de la ville côtière, en grande partie reprise par les forces du GNA [gouvernement d’union national de Libye] depuis le début de l’été.
« Nos forces sont entrées dans les deux derniers quartiers de Daech à Syrte », a annoncé Reda Issa, porte-parole des forces pro-gouvernementales dimanche. « L’ultime bataille de Syrte a commencé » a-t-il affirmé.
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Aide américaine décisive
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Les forces terrestres ont profité, selon lui, d’« une nuit de raids de l’armée de l’air » des États-Unis, qui soutiennent les troupes loyalistes à Syrte depuis le 1er août, à la demande du GNA. Et depuis près d’une semaine, les États-Unis utilisent des hélicoptères d’attaque de type AH-1W SuperCobra des Marines qui apportent de nouvelles capacités pour les bombardements de précision.
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La reprise totale de la ville située à 450 km à l’est de Tripoli représenterait un grand revers pour l’EI, qui en avait pris le contrôle en juin 2015. L’organisation jihadiste en avait fait la base de son expansion en dehors de la Syrie et de l’Irak.
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Les soldats du GNA préparent l’assaut final lors de la bataille de Syrte :