L’humoriste franco-camerounais Dieudonné était à Genève ce vendredi 22 novembre 2019 pour y jouer son tout nouveau spectacle intitulé Gilets jaunes. J’ai décidé de faire une courte interview avec lui sur l’actualité puis d’aller voir son spectacle au Centre de Conventions CACG, situé à la rue Voltaire, où il avait déjà joué auparavant.
Le spectacle va commencer d’ici une heure et demie et Dieudonné me reçoit dans sa loge. Comme lors des précédentes rencontres, il dégage une sorte de calme et de maîtrise qui expliquent probablement sa pratique du judo. Nous débutons assez vite l’entretien qui porte notamment sur son spectacle et sur l’idée d’un débat Soral-Zemmour. Sur les autres sujets, il est toujours aussi mordant. Il parvient même à improviser une réponse sur Pete Buttigieg, le candidat démocrate, pas encore très connu du public européen.
En pénétrant dans la salle de spectacle, bien remplie, on peut y ressentir une ambiance joyeuse et bon enfant. Le président français Emmanuel Macron est la cible de quelques chansons potaches de la part du public, impatient de voir l’humoriste entrer en scène. Lorsqu’il apparaît, l’œil bandé, qui rappelle les 25 hommes et femmes éborgnés lors des manifestations des Gilets jaunes, il a droit à une ovation chaleureuse. Incarnant au début le rôle d’un secouriste, Dieudonné se métamorphose au fil du spectacle en plusieurs personnages. Lorsque vient le tour de Mamoudou Ghassama, qui avait été récompensé pour avoir escaladé un immeuble et sauvé un enfant, l’humour caustique de Dieudonné fait particulièrement mouche et le public a du mal à ne pas se tordre de rire. Sa présence scénique est incontestable. Autre moment piquant, l’imitation d’Étienne Chouard, viré de Sud-Radio après des propos polémiques. Dieudonné n’épargne pas non plus les figures arrogantes qui ont droit de cité dans les médias institutionnels.
La force de Dieudonné c’est de s’adapter par rapport à l’actualité et de parvenir à faire rire comme lors de ses premiers spectacles en solo. Je me souviens avoir assisté au spectacle Mes excuses, joué en 2004, et l’intérêt du public ne s’est pas érodé depuis lors. Si ce spectacle est effectivement le dernier, c’est un peu comme si le tennisman Roger Federer finissait sa carrière en triomphant de Rafael Nadal en 2020 à Roland Garros sur terre battue. On peut véritablement parler d’apothéose.
Pour un débat Soral/Zemmour !