Un sport antique aux oubliettes ?
En février dernier, la commission exécutive du Comité international olympique a proposé d’exclure la lutte des Jeux de 2020.
Ce sport, considéré comme un pilier historique de l’Olympisme, est présent depuis les premiers Jeux modernes en 1896 et devrait disparaître après une dernière représentation à Rio en 2016.
La lutte pourra de nouveau présenter sa candidature pour les Jeux 2020 dès la prochaine commission exécutive qui aura lieu en mai à Saint-Pétersbourg.
Elle sera alors en concurrence avec les sept autres sports candidats : le squash, l’escalade, le karaté, le wushu, le baseball-softball, le wakeboard et les sports de roller.
Le 7 septembre 2013, le CIO présentera le programme des JO 2020 lors de sa session à Buenos Aires, et annoncera son choix de la ville organisatrice (Istanbul, Madrid ou Tokyo).
Fusion de la lutte pratiquée dans la Grèce antique et de celle pratiquée par les Romains (les corps des combattants, huilés luttaient sur le sable), la lutte gréco-romaine fut particulièrement populaire en Europe au XIXe siècle.
- Poterie grecque antique représentant deux lutteurs
Poutine, gardien de la tradition :
Mécontent, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que « l’exclusion de la lutte du programme des Jeux olympiques n’est pas justifiée ».
« Il est injuste d’éliminer ce sport traditionnel du programme olympique qui est le même depuis l’époque de l’antique Grèce », a-t-il indiqué lors d’une rencontre avec les représentants des Fédérations internationales et russes du sambo (art martial inventé dans les années 1950 en Union soviétique).
M. Poutine a recommandé au CIO de revoir sa décision et a aussi proposé d’introduire le sambo dans le programme des JO.
Furieux de la la décision de la commission exécutive du CIO, deux champions olympiques, le Bulgare Valentin Iordanov et le Russe Sagid Murtazaliev, ont rendu leur médaille d’or.
- Vladimir Poutine aime les sports de combat !
La lutte, détrônée par le catch ?
Issu des spectacles forains, le catch apparaît en Europe continentale au XIXe siècle et connaît un certain succès notamment en France et en Russie jusqu’à la Première Guerre mondiale. Jugé « vulgaire », il est combattu par les organisations de luttes conventionnelles (lutte libre, lutte gréco-romaine).
Le catch retrouve son heure de gloire en France au lendemain de la Seconde guerre mondiale avec des représentations, notamment au Cirque d’hiver de Paris. À partir de 1952, le public français peut retrouver sur le petit écran ses catcheurs préférés : l’Ange Blanc, André le Géant, le Bourreau de Béthune, etc. Le catch français finira par tomber en désuétude dans les années 70.
Au cours des années 90, aux États-Unis, le catch va devenir un divertissement sportif à visée mondiale avec son lot de vedettes bodybuildées, s’affrontant lors de combats scénarisés, le tout avec son lot de produits dérivés. Ce succès planétaire et commercial considérable poussera-t-il les très vénaux membres du CIO a remplacer la lutte par le catch ?
- Le wrestling, un divertissement sportif très juteux