Début, janvier, M. Badinter et son épouse sont venus prêcher la bonne parole au Liban, pays qui leur tient à priori très à cœur, bref, « civiliser les races inferieures » comme l’aurait dit Jules Ferry en d’autres temps, peuples qui n’ont pas encore goûté aux joies du féminisme protestant et au laxisme occidental en matière de justice accordée aux victimes.
« Frère Badinter », nous a expliqué en grande pompe et avec ses airs de grand bourgeois parisien fier de lui-même, lors d’une conférence à l’ambassade de France, que le combat pour l’abolition de la peine de mort était un combat à vocation universelle, qui devait engager les nations civilisées dans la voie d’un progrès humaniste ininterrompu depuis les Lumières du XVIIIème siècle jusqu’à nos jours.
Pendant ce temps, Mme Badinter (héritière de l’empire Bleustein-Blancher (Publicis)) rencontrait en comité restreint quelques femmes triées sur le volet, essentiellement chrétiennes de la haute société Beyrouthine, en leur prodiguant son catéchisme de grande « intellectuelle » millionnaire, basé essentiellement sur la nécessité de l’émancipation de la femme au Liban et dans tout le reste du monde arabe.
Or depuis quelque mois, et suite à ce voyage du couple le plus pernicieux de France au pays du Cèdre, j’observe au fil des jours dans la presse locale (L’Orient-Le Jour [1]) et même française (Le Figaro Madame, interview le 13 mars de Mme Joumanah Haddad) comme une éclosion de comités, associations, groupements de toute sorte, articles, livres, etc. en relation avec la cause féministe au Liban, sujet éminemment nouveau dans une société religieuse, à caractère traditionnel, qui se débat dans des problèmes internes et externes d’une très grande gravité et complexité.
Dans le même ordre d’idée, je découvre l’interview de Mme l’ambassadeur de Belgique au Liban, Mme Colette Taquet, récemment accréditée, dans L’Orient-Le Jour du 27 février 2013, qui s’apparente plus à un plaidoyer ex cathedra pour l’émancipation de la femme libanaise avec allusion à la théorie du genre, que d’une vision politique à propos d’un pays qui risque d’exploser d’une minute à l’autre sous la pression de ses deux turbulents voisins (la Syrie et Israël).
Concrètement, jusqu’à très récemment, le « féminisme » n’existait pas au Liban. Pur produit d’importation (comme beaucoup d’autres choses), par quelques femmes issues de la bourgeoisie chrétienne ayant fait leurs études en France et sur les campus aux USA. Le féminisme a ici sa grande prêtresse. Elle s’appelle Joumanah Haddad.
Jeune femme de 41 ans, mariée et séparée deux fois…, aux airs diaboliques et fatales, silhouette parfaite, taille de rêve, longs cheveux bruns ondulés, certes beaucoup plus charmante que Mme Badinter mais avec des idées… complètement folles et destructrices pour la famille traditionnelle libanaise et pour la religion (cf. interview dans Le Figaro Madame du 18 février 2013). Mme Haddad, qui est bien sur athée, prône une disparition totale de la religion, qui selon elle assoit la domination masculine, une féminisation des hommes trop virils et machos, causée par l’ éducation de leurs mères selon elle, et une défloration des bébés filles pour les affranchir de la tradition de la virginité… Pour finir, elle compte se présenter aux élections présidentielles en 2017 !
Mme Haddad professe ses théories émancipatrices à la Lebanese American University à Beyrouth avec le soutien et l’encouragement des États-Unis et de diverses associations financées par eux comme le Global Fund for Women, le Young Feminist Wire, Bahitat « The Lebanese Association of Women Researchers », etc.
C’est étrange, mais on dirait que certains Libanais ont le don de copier tout ce qui vient de l’Occident, y compris les plus grandes inepties, et c’est là que le bât blesse.
En effet dans un pays dont le salaire moyen s’élève à 400 $ par mois, avec des gosses qui au lieu d’aller à l’école font les poubelles dans la rue afin de dénicher des canettes métalliques revendues pour 4 ou 5 $ par jour à une filière mafieuse, plus de 400 000 réfugies palestiniens, en sus d’un demi million de réfugies syriens à cause des événements en Syrie, promouvoir la cause féministe apparaît comme le comble du cynisme ou de l’idiotie. Comme le dit Monsieur Soral dans son ouvrage Vers la féminisation, l’ultime clivage dans une société est un clivage riches/pauvres et non pas hommes/femmes, et coté pauvreté, il y a beaucoup de boulot à faire ici au Liban.
On peut aussi en conclure, comme il le dit, que face à ce constat qui échappe totalement aux femmes, « la femme est un non-être politique, qui donne dans la tout psychologico-affectif ».
On voit très clairement depuis peu au Liban, que le féminisme sert de fer de lance aux partisans de la globalisation et du mondialisme dans ce pays ô combien stratégique (« Le Liban un si petit pays, si important », disait Metternich). Le Liban est en effet un pays qu’observent tous les pays arabo-musulmans. C’est lui qui instaure et met en place les tendances dans tous les domaines, qu’ils soient économiques, sociaux et culturels. Promouvoir le féminisme au Liban, c’est un pion de plus que l’Oncle Sam bouge sur l’échiquier des identités, en voulant faire croire à toutes les femmes dans le monde qu’elles sont intimement liées entre elles de part leur appartenance au sexe féminin, en niant bien sûr le contexte culturel, socio-économique et religieux, qui est fondé sur la religion et sur la famille au Liban.
Bien sur, ces agents du mondialisme (unilatéral pour les Badinter, qui ne s’applique pas à leur communauté israélite) trouvent toujours des relais locaux qui s’empressent à leur tour de répandre cette nouvelle idéologie, de préférence chez la nouvelle génération et via les organismes d’enseignement universitaires. Mme Haddad est le parfait exemple de « l’idiote utile », qui défend un système qui, s’il est mis en place, l’emportera.
Aussi, mesdames les Libanaises qui seraient tentées de céder aux sirènes du clivage hommes/femmes, méfiez-vous, et ne laissez personne prendre la parole à votre place, surtout pas des femmes qui en fin de compte ne représentent qu’elles-mêmes et sont tombées dans le féminisme extrémiste par complexe d’Œdipe non-achevé ou à cause de pathologies narcissiques.
Le combat entre les 2 sexes est d’essence diabolique (du latin diabolus, celui qui divise) et s’incarne parfaitement dans le féminisme, présenté actuellement à tort comme une force émancipatrice dans le monde arabe qui viendrait parfaire un Printemps arabe qui n’est en fait que la destruction du monde arabe et de toutes ses structures traditionnelles.
En fin de compte, rappelons nous que l’union d’un homme et d’une femme est une chose sacrée voulue par Dieu, qui émeut et émerveille tous les jours un peu plus, en plus d’être à l’origine de notre passé (notre lignée) et de la vie future. « L’homme de l’avenir est celui qui aura la plus longue mémoire », comme disait Nietzsche, la mémoire du jour où un homme et une femme se sont unis pour créer notre humanité. Ne l’oublions jamais.
Émile Gauthier