L’établissement d’une paroisse orthodoxe en territoire croate à ce moment là correspond justement à l’établissement des confins militaires par les Habsbourg et à la migration serbe que vous niez au profit du "très influent" millet orthodoxe sous les ottomans. Soit, pourquoi pas. Ces popes orthodoxes auraient des leçons à donner à nos ingénieurs sociaux actuels tant l’assimilation (ou le lavage de cerveau) a été efficace puisque 300 ans après la reconquête des régions croates occupées et de domination autrichienne, ceux-ci se considèrent majoritairement comme "serbes" plutôt que "croates orthodoxes".
Je ne nie pas que certains orthodoxes de Croatie aient pu se revendiquer comme croates. Comme il a aussi existé des catholique de Croatie se revendiquant serbes (Matija Ban et le mouvement serbe catholique de Dubrovnik), idem en Bosnie avec certains musulmans et catholiques (Mlada Bosna). Mais le fait est que ces personnes restent une infime minorité, comme tes 10.000 soldats orthodoxes combattants sous les drapeaux du néo-NDH.
Le fait est qu’une partie non négligeable de serbes de Croatie (qu’ils soient un tiers, la moitié ou les trois quarts n’y changent rien) n’avait aucune intention de vivre dans un nouvel Etat croate indépendant, cinquante ans après la NDH d’Ante Pavelic.
Quant au sinistre Tudjman, ce dernier n’a pas attendu la mort de Tito pour rentrer en dissidence contre la Yougoslavie et dénoncer l’hégémonie serbe ; ses problèmes avec le pouvoir débutent dès les années 70. Et parler de "serbisation" dans la Yougoslavie de Tito est une funeste blague, ces années sont un cataclysme pour la culture serbe, son histoire, sa spiritualité et son intégrité territoriale avec la proclamation des provinces autonomes de Voïvodine et du Kosovo-Métochie. Sans parler de l’épuration contre les élites et les anticommunistes serbes à la "Libération", qu’ils aient été collabos ou non.
Enfin entre le fait d’être partisan en 1941 et nationaliste croate, serbe ou musulman en 1991, il y a évidemment une contradiction, celle de se retrouver dans le même camps que l’ennemi juré de la Seconde guerre mondiale. Les "yougoslaves" étaient davantage en guerre civile que dans une confrontation directe avec l’Axe. Les allemands n’ont définitivement foutu le camp qu’après l’intervention de l’Armée Rouge. En outre, l’AVNOJ et ses partisans combattaient au nom d’une future Yougoslavie socialiste. Le patriotisme croate y était proscrit comme tous les autres.