Le Canard enchaîné avait un jour pointé la pénétration de Microsoft, c’est-à-dire des Américains, avec la CIA ou la NSA derrière, au cœur de l’État français, et notamment l’armée, qui s’était équipée de logiciels américains au détriment d’un système français ou, à défaut, européen (par exemple Qwant, mais Qwant est un mauvais exemple).
Microsoft power
Le ministère des Armées n’a pas été impacté par cette panne, précisément parce que nous nous préoccupons de notre souveraineté.
L’indépendance nationale n'est pas qu'une question de l'origine d'une technologie, mais de ce que l'on en fait : les réseaux de travail quotidien du… https://t.co/pjnIIxjKjA
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) July 19, 2024
On comprend, en écoutant Fabrice Epelboin, qui enseigne à Sciences Po, pourquoi les Russes et les Chinois ne veulent pas s’équiper en matériel US. Il s’agit d’une véritable colonisation informatique, avec toutes les conséquence que l’on peut imaginer sur la souveraineté et la sécurité nationales. Cela concerne la sécurité informatique, mais ça touche à plein d’autres domaines : on sait que les Américains, notamment avec Lokheed dans les années 70, ont réussi à vendre des avions à des pays en soudoyant le personnel politique à tous les niveaux, jusqu’au plus haut.
D’après les déclarations d’un ex-lobbyiste de Lockheed, Ernest F. Hauser, le ministre de la Défense Franz Josef Strauß et son parti auraient reçu en 1961 dix millions de dollars de commission pour la commande de 916 avions de combat F-104 Starfighter. Strauß a porté plainte en diffamation contre Hauser pour cette déclaration. Le jugement a conclu à l’insuffisance des preuves. (Wikipédia)
L’ingérence (technologique) américaine
La même chose s’est reproduite quand la Pologne, pourtant membre de l’UE, a choisi le F-35 américain, pourtant cher et foireux, au détriment d’un chasseur européen (français, allemand ou britannique). Il semble que le système de colonisation économique américain doublé de corruption active n’ait jamais changé.
Epelboin, qui est interrogé sur BFM TV après la panne informatique géante du géant US, va plus loin : il sous-entend que du personnel politique français a été approché, voire soudoyé, pour choisir un système informatique étranger. Il cite même des noms.
Epelboin : La situation des armées est assez préoccupante, Nicolas Sarkozy leur a imposé Microsoft, de la même façon que avant, ou après, Najat Vallaud-Belkacem a imposé Microsoft à l’Éducation nationale, il y a un problème de porosité entre Microsoft et les politiques français.
BFMTV : Et pourquoi, selon vous, ils l’ont imposé ?
Epelboin : Pour des raisons que je ne veux pas dire sur un plateau de télé.
BFMTV : La parole est libre, ici.
Epelboin : Non, pas vraiment.
Cette vidéo risque fort d’être la dernière apparition de Fabrice Epelboin à la télévision. Raison de plus pour bien écouter ce qu’il dit. pic.twitter.com/wLBaLUmbD3
— Pascal Laurent (@Pascal_Laurent_) July 21, 2024
Et là, on entre dans un scandale d’État, qui est d’ailleurs récurrent. Epelboin, qui n’y va pas avec le dos de la cuillère, propose le système Linux, qui a l’avantage de ne pas appartenir aux Américains. On notera l’extrême naïveté, sinon la prudence, [1], de l’animateur, qui n’a pas l’habitude d’entendre des horreurs pareilles en plateau. Il ose même un grotesque « pour vous, c’est ça le problème ? »
La soumission, seconde nature du journaliste français
Nos journalistes sont si habitués à la soumission à l’Amérique qu’il ne leur vient même pas à l’idée que nous pouvons être de ce point de vue colonisés. C’est la conséquence de la colonisation mentale par le soft power US, qui a réussi à imposer l’Amérique comme « le bien, la démocratie, la liberté ». À côté, les soft powers russe ou chinois font pâle figure : pour le grand public, ce sont des assassins et des mangeurs de chiens ! Mais dès qu’un Russe critique la France, tous nos journalistes mainstream, en chœur, hurlent à l’ingérence.
Linux, Windows, Poutine et Astra
« 100 000 navires de guerre dépendent de Windows XP »