Par ce témoignage je ne souhaite ni me mettre en avant ni prétendre à une quelconque élection. Simplement démontrer que le dernier des derniers que je pensais être aux yeux de Dieu peut avoir aussi sa place auprès de Lui et recevoir ses grâces, tant sa Miséricorde est infinie.
Mauvais départ
Fils d’immigré portugais ayant fui le régime de Salazar par pur gauchisme, je suis né en France et j’ai suivi le parcours idéologique de mon père. Prolétaires sur plusieurs générations des deux cotés, la catholicité du pays n’a pas suffi à étouffer la peste gauchiste en son sein, malgré le régime autoritaire mais très efficace de Salazar, seul dirigeant européen (catholique, et même séminariste dans sa jeunesse !) à s’être maintenu 40 ans au pouvoir. A noter que ce n’est pas une révolution qui l’a destitué puisqu’il est mort 4 ans avant la révolution des œillets (1974).
Mon père était et est toujours anti-clérical viscéral, il s’amusait à humilier devant nous les prêtres lors de nos visites d’églises. Gauchiste il l’est toujours, lui, à 75 ans…
Dès enfant j’ai développé une vraie révolte contre toute injustice, celle des pauvres d’abord, et en vacances annuelles au pays je mettais régulièrement une piécette au tronc des pauvres, ma grande famille étant non pratiquante mais pas gauchiste pour un sou. Mais en pays républicain laïc le reste de l’année, j’ai vite transformé cette révolte de l’injustice et cette charité chrétienne naissante en lutte des classes, et après une adolescence dans la période faste de SOS Racisme sous Mitterrand dès 20 ans, je me suis lancé dans l’activité militante trotskyste par le biais de « camarades » qui faisaient la sortie des lycées/Universités.
Chez Lutte Ouvrière pour être plus précis. S’ensuit alors une culture du livre révolutionnaire, comme il se doit dans ce milieu plus sérieux que les punks à chiens alcoolisés de la CNT ou des étudiants bobos de la LCR/NPA. Après étude du dogme (Marx/Engels) vient l’expérience historique unique de la révolution russe (Lénine/Trotsky), aboutissement en quelque sorte de notre Commune de Paris et avatar (encore plus) dégénéré de notre Révolution de 1789.
Pour résumer, j’ai embrassé toutes les causes pourries et démoniaques, et j’ai battu le pavé parisien pour tout ce qui est contraire aux lois divines : lutte pour les sans-papiers, Droit au Logement (DAL), pro-avortement, féministe très zélé, pro-euthanasie, anti-FN viscéral, Liberté-Egalité-Fraternité, etc. Je ne vais pas plus détailler la vie d’un militant actif…
L’impasse et le lent éveil
Le souci avec ces belles idées sans aucune transcendance, c’est qu’on se retrouve face à de fortes contradictions qui ne peuvent durer toute une vie si l’on fait preuve d’un tant soit peu d’honnêteté intellectuelle et, surtout, d’un ego et un orgueil mesurés.
Après une mutation professionnelle vers l’étranger qui m’a, de fait, placé en cellule de dégrisement de ces cochonneries, je reviens en France sans aucun réseau ni obligations.
À 35 ans je me rends compte que certaines positions trotskistes sont intenables. Toutes les contradictions me sautent à la figure : défense des sans-papiers = dumping social, abolition des frontières = fin des nations = projets messianiques les plus fous, anti-cléricalisme compulsif agaçant, justification impossible des crimes et purges bolcho-soviétiques (Cronstadt, Holodomor, …), haine de soi et de l’héritage national, etc.
À ce moment je fais la connaissance d’Alain Soral et d’Égalité et Réconciliation. Son slogan « Gauche du travail, Droite des valeurs » m’interpelle. De formation marxiste (non trotskiste), il montre le trait d’union possible entre deux courants soi-disant antagonistes. Et il manie la dialectique habilement, ce qui explique en partie son succès.
Je découvre alors les réseaux, les lobbys, et tout un tas d’écrits patriotes et même révisionnistes qui me passionnent car liés au réel, eux. Comme beaucoup de gens qui ont suivi Soral, on se prend une claque et on ne peut lui enlever le fait d’avoir su capter des gauchistes et les éveiller à l’imposture de leurs positions et leur avoir fait accéder à des auteurs de la Droite française, des royalistes, etc.
Son grand mérite est d’avoir aussi mis des livres de Léon Bloy, Céline ou Douglas Reed dans les mains d’une population immigrée « de banlieue » qui n’avait pas à avoir accès à ce genre de littérature, mais c’est un autre sujet. Bref se retrouver à fraterniser avec des « fachos » comme je les appelais autrefois juste avant un meeting non pas de Laguillier mais de Soral a été libérateur !
Après donc une phase de nettoyage idéologique profond, vous tombez forcément dans une dépression intellectuelle qui se traduit aussi physiquement. Et j’en viens à un point important : lorsqu’on défend des lois aussi anti-naturelles et démoniaques pendant une partie de sa vie et qu’en même temps on veut défendre le Beau et le Vrai, à moins d’être de mauvaise foi ou complètement immature, on ne peut rester trotskiste à l’approche de la quarantaine. Un vieux trotskiste est irrécupérable et il est impardonnable. C’est un ennemi à ne pas chercher à convertir. Ces positions sont intenables si l’on est authentique et dépourvu d’ego (donc fragile aussi).
A 20 ans on peut détourner le visage de la franc-maçonnerie, des loges sataniques, de la synagogue de Satan et des projets messianiques de nos dirigeants mondialistes, mais à 40 ans ne pas faire le lien entre l’Internationale Socialiste et le projet de Nouvel Ordre Mondial de nos élites nomades et apatrides c’est malhonnête ou, au mieux, pathologique. L’organigramme « ethnico-centré » des gouvernements bolcheviques successifs achève de couper le cordon ombilical avec ces idées.
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