Une application danoise baptisée iConsent permet aux utilisateurs d’expliciter leur consentement à un rapport sexuel. Cette nouveauté fait suite à un durcissement de la législation danoise sur le viol, mais qui suscite des réactions plutôt négatives.
Au Danemark, une nouvelle application pour smartphone, dénommée iConsent (« je donne mon consentement »), permet aux utilisateurs de certifier leur approbation avant un rapport sexuel. L’application, qui fait suite au durcissement de la législation danoise sur le viol, ne fait pas l’unanimité.
Cette application gratuite connecte les utilisateurs via leurs numéros de téléphone et leur permet de demander ou d’accepter des demandes de consentement en moins de 30 secondes. Celles-ci sont valables 24 heures et peuvent être retirées à tout moment. Les données sont cryptées et stockées sur des serveurs sécurisés, et partagées uniquement en cas d’enquête criminelle, selon le journal britannique Daily Mail.
L’application propose également des conseils en matière de santé sexuelle et des liens vers des groupes de soutien aux victimes d’agression sexuelle.
L’apparition d’iConsent dans le pays scandinave fait suite à l’adoption par le parlement d’une nouvelle loi, entrée en vigueur le 1er janvier 2021, qui étend la définition du viol à tout acte sexuel réalisé sans consentement explicite des protagonistes, comme le rapporte The Times.
Une « foi naïve dans la technologie » qui « supprime toute forme de chaleur humaine »
Les critiques de l’application sont cependant nombreuses et portent en partie sur le fait qu’elle puisse être utilisée de manière abusive en forçant une partie à accepter la demande, créant ainsi un faux consentement numérique. Du point de vue juridique, des avocats ont par ailleurs émis de sérieux doutes sur la possibilité d’utiliser les données d’iConsent devant les tribunaux comme preuve de consentement, toujours selon le quotidien britannique.
Le journal danois Berlingske a quant à lui critiqué une application qui « rappelle de manière déroutante les [apps de] transfert d’argent » et qui « supprime toute forme de chaleur humaine d’une chose pour laquelle nous avons encore besoin d’être ensemble : le sexe ». Mikkel Flyverbom, professeur à l’université de Copenhague et membre d’un conseil d’éthique danois, cité par le Daily Mail, a déclaré que l’application reflétait une « foi naïve dans la technologie ». « Les gens ne devraient pas avoir l’impression que chaque interaction humaine complexe peut être remplacée par des boutons », a-t-il déploré.