Le néolibéralisme prédateur réduit le périmètre de l’État, produisant du chaos dans la population. Toutes les sécurités sont touchées : sociale, économique, sanitaire, physique, psychologique même. La délinquance d’en haut pille le trésor national, entre autres par le couple dette-usure, affamant les services publics, le patrimoine de ceux qui n’en ont pas.
Entre autres services publics, les commissariats ferment. Le message est clair : pour votre sécurité, débrouillez-vous. Les forces de l’ordre sont quasiment privatisées par les dominants : on le voit avec les dizaines de milliers de policiers qui ont réprimé durement la révolte des Gilets jaunes, et plus récemment avec les 4 000 policiers qui ont « sécurisé » les supporters israéliens, pourtant antifrançais. Le peuple est devenu l’ennemi de l’oligarchie, et traité comme tel.
Le gang néolib à la tête de l’État se fout royalement de la paix civile, et même, l’insécurité généralisée est la garantie de sa sécurité à lui. Logiquement, parce que la nature a horreur du vide, là où la puissance publique recule, les forces privées avancent. C’est donc tout naturellement que pendant le régime macroniste, et notamment les confinements, la DZ Mafia est passée d’un groupe de dealers de quartier à une petite nationale du crime, pas encore multi, mais les liens avec les grands voisins sont déjà là.
Illustration avec ce thread :
2/22 La DZ Mafia est créée dans les années 2010 et est à l’origine un simple groupe de dealeurs de la cité des Paternelles dans le 14e arrondissement de Marseille.
Elle tire son nom de "Dzayir", qui signifie Algérie en arabe. pic.twitter.com/dEF9AhOdtK— Atum Mundi (@atummundi) November 17, 2024
4/22 En effet, le narco-trafic connaît un véritable boom durant la pandémie de Covid-19, surtout lors du confinement. L’explosion de la consommation de drogues ainsi que des points de deal fait augmenter le chiffre d’affaires des gangs phocéens. pic.twitter.com/x8tRpZndkW
— Atum Mundi (@atummundi) November 17, 2024
18/22 Hormis les narcohomicides qui ont explosé à Marseille entre 2023 et 2024, la DZ Mafia est connue pour ses autres activités telles que les cambriolages, les trafics sexuels ainsi que les menaces d’extorsion. pic.twitter.com/x4RbNitZ6f
— Atum Mundi (@atummundi) November 17, 2024
Ces informations sont certes intéressantes du point de vue factuel, mais surtout du point de vue politique, et ce, sans le savoir : parce qu’on pourrait remplacer « DZ Mafia » par « oligarchie ». Les méthodes sont les mêmes – terreur, crime et pillage –, seule l’échelle diffère. La société est un corps vivant, et le mimétisme animal joue. L’impunité accordée à l’oligarchie (détournements d’argent, détournement de mineurs) par une justice aux ordres minée par les forces occultes a fatalement donné des idées à son calque d’en bas, le gang de racailles.
Évidemment, ce sont les boss de la DZ qui vont en taule, ce qui parfois ne les dérange pas trop : ils sont à l’abri des vendettas, et peuvent cantiner tranquilles avec le cash de côté. Surtout, il continuent parfois à diriger leurs soldats. Du côté de l’oligarchie, on ne va jamais en taule, puisque la justice est leur complice. Aujourd’hui, en France, on fait de la taule pour une manif où l’on défend son steak, où l’on dénonce le génocide des Palestiniens, où l’on combat les décisions européistes, pas pour voler des milliards dans le trésor national ou pour violer des enfants.
En régime néolib, la Banque engraisse, les services publics maigrissent, c’est aussi simple que ça. Dans les espaces de chaos créés par le recul de l’État, qui n’a plus les moyens de gérer l’intégralité du pays, des calques de l’oligarchie prédatrice éclosent, comme une génération spontanée. Les entrepreneurs de la DZ Mafia devraient être décorés par le trio Attali-Niel-Macron, qui voulaient libérer les énergies et l’initiative. Ils ont libéré les démons.