Pôle emploi a singulièrement musclé ses effectifs alors que beaucoup anticipent un afflux de chômeurs en 2021 en lien avec la crise sanitaire qui plombe l’activité.
À ce stade, Pôle emploi « n’est pas confronté à un afflux de nouveaux demandeurs d’emploi, à des flux de nouvelles inscriptions », soulignait mi-décembre son directeur général Jean Bassères, auditionné à l’Assemblée. À ce stade seulement. Car pour le premier semestre 2021, les perspectives et appréhensions sont tout autres du côté de l’agence.
Les syndicats de Pôle emploi ne cachent pas leurs inquiétudes quant à une déferlante qu’ils voient arriver dès janvier. « Le chômage partiel sert d’amortisseur, mais on voit de plus en plus de plans de sauvegarde de l’emploi qui sont déclenchés. Pour le moment, c’est encore le flou, mais on s’attend à une vague. C’est peut-être le premier trimestre 2021 qui sera le plus dangereux », expliquait cet automne au HuffPost, Michel Breuvart, représentant syndical au SNU. « Nos estimations avec l’Unedic tournent autour d’une perte de 600.000 à 700 000 emplois… On est toujours dans un mécanisme d’effet report à ce stade, mais nous nous attendons à une hausse dès le premier trimestre 2021 », abondait fin décembre David Vallaperta, représentant Syndical CFDT au CSE de Pôle emploi, contacté par Le HuffPost. Et de fait, les analyses sont plutôt de leur côté ainsi que l’explique Bruno Ducoudré, économiste à l’OCDE, contacté par la rédaction : « Outre la crise, il y a eu moins de défaillances d’entreprise en 2020, donc il pourrait y avoir un rattrapage. Ensuite, les aides de l’État qui ont délivré des bouffées d’oxygène vont s’arrêter. Nous avons établi un scénario qui étale ces faillites sur l’ensemble de 2021, mais tout cela pourrait arriver beaucoup plus vite, avec des vagues dès janvier ou février. Cela pourrait se traduire par des dizaines de milliers d’inscriptions au chômage. »
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[…] « Emmanuel Macron a déjà évoqué le chiffre d’un million de demandeurs d’emploi supplémentaire. Il faut espérer que ça ne sera pas frontal. Sinon cela risque de devenir particulièrement tendu sur le front de l’indemnisation. C’est une des premières questions des demandeurs d’emploi : comment ils vont être indemnisés », confie [Laurent Mérique, représentant syndical du SNAP] de son côté.
D’autant que le premier semestre 2021 coïncidera avec la mise en place en avril d’un nouveau volet de la réforme de l’assurance chômage : le changement de calcul des indemnités journalières. Une situation inflammable. « Les agences vont faire face à une très forte augmentation des sollicitations avec des questions pointues sur l’indemnisation. Nous avons demandé que les formations “accueils difficiles” soient remises au goût du jour. Elles ont été déployées par le passé en anticipation de situations tendues, voire agressives », explique de son côté aux Échos, David Vallaperta, élu CFDT au CCE de Pôle emploi.
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