Le bras de fer diplomatique se poursuit entre la Biélorussie et l’Union européenne (UE). Heiko Mass, le ministre des Affaires étrangères allemand, a jugé, jeudi 11 novembre, qu’il était « grand temps de tirer les conséquences » de la crise des migrants que la Biélorussie est accusée d’orchestrer. Il a ajouté que « l’Union européenne va étendre et renforcer ses sanctions contre le régime de Loukachenko ».
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Depuis lundi, des centaines de migrants, originaires principalement du Proche-Orient, tentent de passer la frontière polonaise. Les Européens accusent le président Loukachenko d’avoir sciemment orchestré cette situation, en délivrant depuis des mois des visas à des migrants et en les acheminant à la frontière pour se venger de sanctions européennes, imposées au régime de M. Loukachenko l’an dernier après la brutale répression d’opposants.
Outre l’extension des sanctions contre des personnalités proches du président biélorusse, Alexandre Loukachenko, le ministre allemand s’est déclaré en faveur de mesures contre « des secteurs économiques aussi importants que l’industrie de la potasse », pilier de l’économie de la Biélorussie. Le pays est en effet le deuxième exportateur mondial de potasse, un ingrédient de la fabrication d’engrais. Il a également émis l’idée de sanctionner des compagnies aériennes, notamment Belavia, détenue par l’État biélorusse, et plusieurs agences de voyage, accusées d’organiser l’afflux de migrants vers l’UE.
Les sanctions individuelles du bloc européen contre des responsables du régime biélorusse visent actuellement 166 personnes, dont le président Loukachenko et deux de ses fils. Elles consistent en un gel des avoirs et une interdiction d’entrée dans l’UE.
En représailles, la Biélorussie a menacé jeudi de riposter à d’éventuelles sanctions européennes en interrompant les livraisons de gaz transitant sur son territoire. En cas de mesures punitives, Minsk « répondra », a affirmé M. Loukachenko, évoquant la possibilité de fermer la vanne du gazoduc qui achemine du gaz russe en Allemagne et en Pologne. « Que se passerait-il si nous coupions le gaz naturel qui va là-bas ? », a lancé M. Loukachenko, dont la menace intervient au moment où les pays européens sont confrontés à la flambée des prix du gaz pour cause de pénurie.
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