Je détaille un peu plus pour aider à structurer les concepts. L’explication qui suit permet notamment de comprendre mon usage du mot critère pour caractériser un autre critère (un critère parent, en fait), dans mon message précédent.
L’épistémologie est une science subtile et on a vite fait de faire dire aux chiffres ce qu’ils ne prétendent pas dire, notamment par manque de rigueur sur la détermination des critères d’évaluation. Du coup, j’ai présenté des principes généraux de la démarche d’enquête (ici une enquête statistique) pour mettre en évidence ce qui peut constituer un problème, à une étape de la démarche de Pierre Chaillot, à savoir la prise en compte de critères qui pourraient ne pas suffire à déterminer la situation dont il parle.
J’ai expliqué la démarche consistant à rechercher des critères prépondérants caractérisant une situation, de manière à l’évaluer au mieux, c’est à dire de manière à l’évaluer assez correctement en économisant les moyens intellectuels et d’investigation.
Notons que si le temps d’enquête est illimité, on peut chercher à tendre vers l’exhaustivité des critères, or ils sont typiquement aussi nombreux qu’on le veut, la réalité étant très subtile. En effet, lorsqu’on isole un critère, on peut l’étudier pour envisager de le décomposer en sous-critères. On crée ainsi une arborescence de critères, avec des critères parents et enfants, chacun étant un noeud de l’arborescence, et avec des liens de parenté entre les noeuds. Cette arborescence (ou cet arbre) comporte des feuilles terminales qu’on pourrait appeler des critères atomiques (non décomposables en sous-critères), chacun des critères atomiques menant à mesurer la situation pour en tirer une information unique sur ledit critère. Cette démarche peut être nommée une analyse descendante, en référence au fait qu’on mène une analyse en descendant vers les feuilles terminales de l’arbre (vers les critères atomiques de l’arborescence des critères).
Une situation s’évalue sur des critères. Les critères retenus sont autant d’angles d’observation de la situation. Cette démarche mène à faire des mesures sur la situation (éventuellement via des prélèvements), des analyses, pour aboutir à des informations qui sont soit qualitatives soit quantitatives. On obtient, pour chaque critère, une collection d’informations pertinentes (une seule information si le critère est atomique).