La politique à la petite semaine. Il aura fallu une pseudo-crise sanitaire pour s’apercevoir de notre dépendance envers des pays étrangers, qui font passer notre intérêt après le leur et pas forcément avant celui de pays tiers.
Faudra-t-il une disette mondiale pour penser la sécurité alimentaire nationale ? Doit-on attendre une guerre pour s’apercevoir que notre industrie de la défense est elle aussi dépendante ? Qu’en sera-t-il si un pays nous fournissant des munitions est comme nous en guerre contre un autre et privilégie son propre approvisionnement ? Ou pire, si nous sommes en guerre contre lui ?
Les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts. Il serait temps que nos politiques se souviennent que ces intérêts sont ceux du peuple. En attendant, la vague et partielle prise en compte de la nécessaire souveraineté ressemble surtout à la satisfaction des intérêts d’amis particuliers, qui bénéficient des largesses de l’État.
[…]
C’est une visite symbolique qu’a effectuée aujourd’hui Emmanuel Macron. Accompagné du ministre de l’Économie Bruno Le Maire, le chef de l’État a inauguré ce matin à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine) un nouvel atelier de Seqens, numéro un français de la chimie pharmaceutique, l’un des leaders mondiaux de la production de principes actifs, ces molécules qui – dans un médicament – possèdent l’effet thérapeutique. Un déplacement très politique puisque le chef de l’État a plaidé pour la souveraineté sanitaire et industrielle de la France.
[…]
Précisément, il a devancé de quelques jours la présentation du plan de relance d’un peu plus de 100 milliards d’euros pour annoncer 15 milliards d’euros « pour l’innovation et les relocalisations ». Dans le détail, il y aura « un milliard d’euros d’aides directes construites avec les industriels pour permettre, sur des sujets très précis, d’apporter l’aide de l’État pour relocaliser ».
En outre, Emmanuel Macron a assuré que « ce secteur stratégique », à savoir l’industrie pharmaceutique, bénéficierait de « plus de marges de manœuvre », notamment en réduisant de 300 millions d’euros l’effort qui lui est demandé chaque année dans le plan de Finances. […]
[…]
En visite en juin dans l’usine de vaccins de Sanofi située à Marcy-l’Étoile (Rhône), Emmanuel Macron avait, en effet, fait de la souveraineté sanitaire de la France une priorité. « Cette crise [du Covid-19, NDLR] nous a montré que nous devons continuer à produire dans notre pays et sur notre continent, avait déclaré le président de la République. Tout le monde a vu (…) que des médicaments qui paraissaient usuels n’étaient plus produits en France et en Europe. Nous devons (…) en tirer toutes les conséquences ».
Emmanuel Macron avait alors débloqué une première enveloppe de 200 millions d’euros d’argent public, destinée à « financer des infrastructures de production comme de recherche et développement ». L’État français a par ailleurs lancé un appel à manifestation d’intérêt afin de relocaliser la production de trente principes actifs en tension au début de la crise du Covid, parmi lesquels ceux qui entrent dans la composition d’anesthésiants ainsi que le paracétamol.
[…]
Lire l’intégralité de l’article sur lefigaro.fr