Des élus, des syndicats d’enseignants et des professionnels de l’éducation réclament le retrait d’un questionnaire destiné aux élèves du primaire et secondaire de l’île. Le document comporte des questions « sensibles » et « tendancieuses » portant sur la religion et sa pratique.
« Est-ce que tu portes une croix, une kippa, un voile ? », « Pendant le Ramadan, manges-tu dans la journée ? », « Est-ce que tu crois en : Allah, Dieu, Yahvé ? » Un questionnaire, élaboré dans le cadre d’une étude sur la diversité commandée par l’Assemblée de Corse dirigée par les nationalistes et destiné aux élèves du primaire et secondaire en Corse, fait polémique sur l’île.
L’étude a été « élaborée officiellement par les enseignants-chercheurs » de l’Université de Corse. Elle « fait suite à la demande émanant du président de l’Assemblée de Corse (Jean-Guy Talamoni) ».
Outre les questions d’ordre religieux, le document destiné aux élèves de 8 ans et plus des classes primaires et secondaires, questionne sur les pratiques alimentaires et culturelles lors du vendredi Saint, du Ramadan ou du Shabbat, sur la consommation de viande, sur les voyages à l’étranger, sur le sentiment d’appartenance à la Corse, à la France ou le sentiment de sécurité et l’intégration. Une autre partie du questionnaire concerne les pratiques linguistiques des élèves mais aussi de leurs familles.
Plusieurs élus mais aussi des syndicats d’enseignants et des professionnels de l’éducation ont jugé le questionnaire « intrusif » et « tendancieux ». « Des questions sur l’orientation de la religion ou la vie privée des élèves n’ont rien à faire dans un système éducatif laïc et républicain », s’insurge Fabien Mineo, secrétaire du SNUIPP dans les colonnes de Corse-Matin.