Benoît Hamon a tenu cet après-midi son plus grand meeting de campagne. Voici une sélection des lieux communs « progressistes » du candidat à la présidentielle qui confirment que les derniers apparatchiks du PS resteront fidèles à leurs errances sociétales jusqu’au bout.
Étaient notamment présents au meeting : la maire de Paris, Anne Hidalgo, le ministre-président de la Wallonie, Paul Magnette, l’ex-ministre de la Justice, Christiane Taubira, la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, le candidat d’EE-LV rallié, Yannick Jadot, ainsi qu’Arnaud Montebourg et Vincent Peillon. Jean-Vincent Placé et Jean-Christophe Cambadélis se sont quant à eux distingués par les huées d’une partie de la foule.
Le ton incongru de la journée est d’abord donné par Christiane Taubira qui prend la parole et interroge :
« Est-ce que vous réalisez que nous sommes invincibles ? »
Benoît Hamon entre alors en scène :
« Mes chers amis, mes chers concitoyens, quel honneur d’être le porte-parole de nos idées, de noter vision, de notre projet, quelle immense et belle responsabilité car cette élection n’est pas une élection comme les autres ».
« Nous avons rendez-vous avec cette histoire tragique, j’assume cette responsabilité, je m’y suis préparé passionnément, sérieusement »
Benoît Hamon fait ensuite siffler tour à tour Donald Trump, Vladimir Poutine, le Front national et Daech.
Avant de faire acclamer François Hollande, le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, et le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian (qui devrait vraisemblablement rallier Emmanuel Macron), puis de demander au public de se lever « pour respecter une minute de silence » en mémoire des sept victimes de Mohamed Merah et du terrorisme.
Et de continuer :
« La gauche doit gagner, la gauche c’est un souffle […] ! »
« Je ne confonds pas Barrès et Zola, je ne confonds pas l’histoire de Fernand Braudel et celle de Charles Maurras, les dreyfusards et les anti-dreyfusards […]. Nous la gauche nous avons trop manqué de clarté. Nous avons manqué de clarté. Nous avons trop cédé de terrain aux déclinistes. Comme si on pouvait confondre Zemmour et Césaire. »
« Le revenu universel d’existence poursuit l’œuvre du Conseil national de la Résistance (CNR), nous n’en avons pas honte, c’est même notre fierté »
Sur l’affaire Théo :
« Je veux créer un droit de la victime dans le code pénal »
« Je ne laisserai pas tranquille ceux qui croient que toutes les discriminations sont acceptables »
Sur la clause Molière :
« Clause Molière, clause Tartuffe, inventée par la droite pour empêcher qu’on parle une autre langue que la nôtre sur les chantiers. Comment aurions-nous construit la France sans les Polonais, les Italiens, les Portugais, les Marocains, les Sénégalais, etc. ? »
Sur les réfugiés :
« Angela Merkel a parlé d’une voix d’or quand elle a dit ce qu’il fallait dire au nom même du projet européen pour les réfugiés. [...] Vous pouvez être le prochain Thomas Pesquet, le prochain Omar Sy, la prochaine Najat Vallaud-Belkacem ».
Sur le féminisme :
« Je dis à la petite fille, à la jeune femme […] J’ai hâte que tu sois ici à la place que j’occupe, a lancé l’ancien député européen. Mais tu me pardonneras de retarder de cinq ans, le jour où la France aura une présidente de la République. Je serai un président féministe. Je mettrai tout en œuvre pour que l’inégalité entre femmes et hommes, les stéréotypes et les violences ne soient pour les générations suivantes qu’une étrangère aberration dans les livres d’histoire. »
Sur la Palestine :
« Je suis pour la solution à deux États. »
Et pour terminer en beauté :
« Allez voir les Français en colère, déçus. Allez dans les cages d’escalier, les places des villages. Allez, allez convaincre ceux que plus rien ne convainc. Allez réconcilier les Français avec la gauche et la République ! »