Alors que les États-Unis durcissent le ton face à Pyongyang, le ministre russe des Affaires étrangères a souligné que les violations du droit international commises par Pyongyang ne justifiaient pas l’usage de la force, tout en les condamnant.
Moscou ne souhaite pas que Washington agisse de manière « unilatérale » pour régler le problème des programmes balistique et nucléaire nord-coréens, a affirmé ce 17 avril le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
« J’espère qu’il n’y aura pas d’actions unilatérales comme celles que nous avons vues récemment en Syrie », a déclaré le ministre au cours d’une conférence de presse à Moscou, allusion au raid aérien opéré par l’armée américaine en Syrie le 7 avril.
« Nous n’acceptons pas les aventures nucléaires et balistiques de Pyongyang en violation des résolutions de l’ONU, mais cela ne veut pas dire qu’il est dès lors possible de violer le droit international en utilisant la force » contre la Corée du Nord, a poursuivi Sergueï Lavrov.
« S’il faut interpréter [les récentes déclarations américaines] comme une menace d’utiliser la force de manière unilatérale [...] alors c’est bien sûr un chemin dangereux », a souligné Sergueï Lavrov. Le chef de la diplomatie russe a émis le souhait que Washington « [se tienne] à la ligne que le président Donald Trump a énoncée à de nombreuses reprises lors de la campagne électorale ».
Sergueï Lavrov se référait à la déclaration faite par le vice-président américain le 17 avril. Alors qu’il se trouvait sur la zone démilitarisée séparant la Corée du Nord et la Corée du Sud, Mike Pence a précisé que les États-Unis étaient déterminés à préserver la sécurité de la région et que « toutes les options [étaient] sur la table ». En réaction à diverses provocations nord-coréennes, il a appelé Pyongyang à ne pas tester la « détermination » de Donald Trump sur la question nucléaire, ni la puissance de l’armée américaine.
Ces déclarations interviennent au lendemain d’un nouvel essai de missile raté par la Corée du Nord, qui a considérablement accéléré depuis un an le développement de programmes que la communauté internationale lui a pourtant interdit de mener.