Un éditorial du Global Times se penche sur les révélations du scandale des « Panama Papers ». C’est en somme le regard officiel de la Chine qui est donné là : le quotidien tabloïd anglophone fait partie des médias d’État chinois et suit, petit doigt sur la couture, la ligne éditoriale du Quotidien du peuple, journal officiel du Parti communiste chinois, malgré ses prétentions à la neutralité. Le journal s’interrogeait dans un éditorial sur la « force puissante » derrière les « Panama Papers ».
Réponse : c’est une manœuvre de l’Occident, destinée principalement à discréditer des pays comme la Russie.
Le Global Times souligne ainsi que les médias occidentaux ont presque unanimement et de manière « opaque » présenté les 11 millions de documents fuités au Süddeutsche Zeitung et analysés depuis un an par 300 journalistes du monde entier comme une preuve de la manière dont « Poutine nettoie l’argent sale ».
« Certaines figures publiques occidentales très en vue ont été nommées (…). Mais c’est de la petite bière, comparé avec le scandale dont est accusé Poutine », note le journal. Mais qui est à l’origine des fuites ? Nul ne le sait, se plaint le Global Times : seuls sont connus les objectifs politiques, affirme-t-il.
« Les médias occidentaux ont pris le contrôle de l’interprétation chaque fois qu’il y a eu un tel épandage de documents, et Washington a toujours pesé de son influence particulière. Les informations nuisibles aux États-Unis peuvent toujours être minimisées, tandis que la mise à nu des leaders non Occidentaux, comme Poutine, donne lieu à une hyper-exploitation », assure l’éditorial.
« À l’ère d’internet », poursuit le journal, « la désinformation ne représente pas de risque majeur à l’Occident ou à ses élites influentes. Sur le long terme, elle deviendra un nouveau moyen pour les nations occidentales, reliées par l’idéologie, afin de frapper les élites politiques et les organisations clef non-occidentales ».