Selon une étude publiée à Genève, la Corée du Nord, pourtant sous sanctions, fait encore de gros profits grâce à ses ventes d’armes.
En lançant vendredi un nouveau missile au-dessus du Japon, la Corée du Nord a déclenché la réaction habituelle : une réunion immédiate du Conseil de sécurité de l’ONU, dans l’optique de prendre de nouvelles sanctions contre Pyongyang. Depuis des mois, ces sanctions montent en intensité, bannissant livraison de pétrole et de gaz, frappant les exportations de charbon, de fer, de textile…
Dans ce contexte, l’étude que vient de publier le centre Small Arms Survey de l’Institut de hautes études internationales et du développement à Genève a de quoi surprendre. Les chercheurs Paul Holtom et Irene Pavesi ont mis en évidence le décalage qui existe entre les ventes déclarées d’armes de certains pays, quasi nulles, et les chiffres réels de leurs exportations d’armement.
Parmi ces pays, la Corée du Nord qui engrangerait encore des millions de dollars grâce au commerce d’armes conventionnelles. Pourtant, cela fait longtemps que Pyongyang est sous embargo international en ce qui concerne l’armement. Le commerce d’armes conventionnelles telles que véhicules de combat ou systèmes lourds d’artillerie l’est depuis 2006, embargo étendu en 2009 à l’exportation par la Corée du Nord de toute arme légère (mitraillettes, grenades…). Tout pays qui accepterait également les services d’assistance militaire de Pyongyang tomberait sous le coup de ces résolutions de l’ONU.
En 2010, les estimations du Conseil de sécurité de l’ONU chiffraient à au moins 100 millions de dollars par an les revenus du régime nord-coréen émanant de ses exportations d’armes. En 2015, des sources sud-coréennes avançaient un montant de 300 millions de dollars annuels. Les chercheurs du Small Arms Survey observent qu’il est « difficile de vérifier ces montants », mais relèvent qu’aujourd’hui encore « le commerce d’armes est sans doute l’un des secteurs les plus profitables » pour Pyongyang.