Malgré les déclarations d’apaisement, la série d’affrontements entre la Chine et l’Inde sur leur frontière, mal définie en altitude et longue de 3300 km, inquiète. Des tensions dont l’Inde pourrait bien sortir défaite, selon le général Alain Lamballe, spécialiste de l’Asie du Sud.
Une lutte à mains nues sur le toit du monde entre deux puissances nucléaires... L’armée populaire chinoise (APL) et l’armée indienne se disputent la région du Ladakh, dans l’Himalaya, à plus de 4000 mètres d’altitude. Une zone appelée par Pékin « Tibet du Sud ». Le 20 juin, un violent accrochage a eu lieu au corps-au-corps, faisant 20 morts côté indien, le bilan chinois restant inconnu.
Ces chocs sporadiques mèneront-ils à un conflit armé ? Face à l’hégémonie chinoise dans la région, l’Inde est-elle réellement en mesure de conserver les territoires qu’elle considère comme siens ? Interrogé par Sputnik, le général Alain Lamballe, spécialiste de l’Asie du Sud, directeur de recherche au Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R) et chercheur à Asie 21, minimise l’éventualité d’une guerre conventionnelle :
« L’Inde qui se sent agressée n’a pas la possibilité de mener un combat de forte intensité contre les Chinois, parce que l’armée indienne ne fait vraiment pas le poids face à l’armée chinoise. Celle-ci est ultra-sophistiquée, bien mieux structurée avec un commandement unique interarmées à Chengdu, ce qui n’est pas le cas, côté indien […] Il peut y avoir des dérapages locaux mais je ne crois pas que cela débouchera sur un conflit majeur et généralisé. »
En juin 2020, dernières escarmouches entre Chinois et Indiens :
Pour comprendre le conflit :