La Turquie prétend avoir « neutralisé » plus de 100 soldats de l’armée syrienne et détruit des blindés en réponse à une attaque qu’elle impute à Damas, et dans laquelle cinq militaires turcs auraient péri. Damas, de son côté, n’a pas confirmé.
La Turquie a affirmé le 10 février avoir « neutralisé » plus de 100 soldats syriens en réponse à une attaque qui aurait fait cinq morts le même jour dans les rangs de l’armée turque dans le nord-ouest de la Syrie. La riposte et les pertes annoncées par la Turquie n’ont dans l’immédiat été ni confirmées, ni démenties par Damas.
« D’après nos sources, 101 membres du régime ont été neutralisés, trois chars et deux canons ont été détruits et un hélicoptère a été touché », a déclaré le ministère turc de la Défense dans un communiqué, qui affirme en outre que les bombardements contre les positions syriennes se poursuivent.
Plus tôt dans la journée, Ankara a affirmé que cinq soldats turcs avaient été tués et que cinq autres avaient été blessés dans un bombardement de l’armée syrienne sur le poste d’observation de Taftanaz, tenu par la Turquie dans province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie.
L’armée syrienne, qui combat dans la région des groupes islamistes, dont certains sont soutenus par Ankara, avait déjà touché des soldats turcs au cours de ses opérations visant à reprendre le contrôle de la province d’Idleb. Quatre militaires turcs ont ainsi été tués le 3 février, ce qui a exacerbé les tensions entre les deux États. Moscou avait expliqué que la mort de ces soldats, qui se seraient retrouvés sous le feu de Damas durant une opération contre des groupes terroristes, aurait pu être évitée si Ankara avait prévenu de son intention de mener une opération dans cette zone.
Devant la poursuite de l’offensive syrienne, le président Recep Tayyip Erdoğan, qui avait envoyé des renforts turcs dans la région après l’attaque, a sommé la Syrie de s’éloigner des postes d’observation militaire turcs et demandé à Moscou de faire davantage pour contrôler son allié syrien.
Ce nouvel échange d’hostilités, s’il est confirmé, intervient alors qu’une délégation russe se trouvait à Ankara pour des pourparlers visant à trouver une solution aux affrontements à Idleb.