C’est un épisode peu connu de la Collaboration mais en 1944, la SFIO, ancien nom du Parti socialiste actuel, a procédé à l’exclusion ou à la suspension de 95 de ses députés. Motif ? Avoir voté les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain et participé activement à la collaboration avec le régime nazi. Une période sombre que certains aimeraient bien faire oublier…
Quand les socialistes votaient les pleins pouvoirs à Pétain et la fin de la République
On le sait peu mais François Mitterrand n’a pas été le seul socialiste à participer activement au régime de Vichy et à la Collaboration. En réalité, bon nombre d’élus et de militants socialistes ont été très engagés au côté du maréchal Pétain et de l’occupant nazi, à tel point qu’à la Libération, la direction de la SFIO a dû faire un sacré ménage dans ses rangs.
Après la défaite du printemps 1940, les députés et sénateurs sont rassemblés au théâtre du Grand Casino de Vichy le 10 juillet pour voter les pleins pouvoirs à celui qui apparaît alors comme la figure rassurante du sauveur de la France et héros de Verdun. Plus de deux cents parlementaires SFIO y assistent mais seulement 36 s’opposent aux pleins pouvoirs et à la fin de la République contre 170 députés et sénateurs socialistes.
L’historien israélien Simon Epstein rapporte dans son ouvrage Un paradoxe français – Antiracistes dans la collaboration, antisémites dans la Résistance les propos de Léon Blum qui prend part au vote mais qui s’oppose à Pétain :
« Le sentiment cruel de ma solitude ne m’avait pas trompé ; j’avais bien eu raison de me juger désormais comme un étranger, comme un suspect au sein de mon propre parti. »
Le pacifisme socialiste, terreau de la collaboration et du collaborationnisme
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Et puis surtout il y a le RNP, le Rassemblement National Populaire, l’un des deux principaux partis collaborationnistes, fondé par Marcel Déat, un ancien poulain de Léon Blum, et dont bon nombre des cadres viendront de la SFIO et de la gauche en général.
Le dénominateur commun entre la plupart de ces hommes, qui pour beaucoup ont également milité à la LICA, la Ligue des Droits de l’Homme ou divers comités « antifascistes » ou « antiracistes » durant l’entre-deux guerres, c’est le pacifisme.
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l’historien Olivier Wieviorka refute le fait que « Philippe Pétain est le fils de Léon Blum » et rappelle l’importance du Sénat, qui n’était pas acquis au Front populaire :