Un peu plus d’un mois après son éviction du JT de TF1, la journaliste négocie actuellement son départ avec détermination. Elle est aidée dans ce combat par une alliée inattendue.
Un an. Elle pensait qu’elle pourrait encore tenir un an. Le temps de mener à bien son projet. Son avenir, elle y pensait depuis plusieurs années. Le JT, au fond, elle en avait un peu assez. C’est ce qu’elle avait laissé entendre à ses amis cet été. Invitée sur le divan de Marc-Olivier Fogiel sur France 3 quelques mois plus tôt, elle n’avait pas caché qu’elle réfléchissait à son départ. Patiemment, elle avait commencé à se préparer à une nouvelle orientation professionnelle après vingt-quatre ans de journal télévisé sur la première chaîne d’Europe : rejoindre le ministère de la Culture. Une ambition saugrenue ? Pour les esprits étriqués, sans aucun doute. Mais pour ceux qui la connaissent bien, rien d’étonnant. Claire Chazal n’a eu de cesse d’indiquer son « penchant naturel en direction de la culture- ». La politique ? Avant elle, Jean-Marie Cavada, Noël Mamère, Claude Sérillon et Nathalie Iannetta ont sauté le pas sans encombre. Alors pourquoi pas elle ? Son ami et conseiller Renaud Donnedieu de Vabres (ministre de la Culture du gouvernement Raffarin) y croit dur comme fer et s’en est même ouvert au Point, en septembre dernier. Le ministère de la Culture ? Il l’y « verrait bien car elle n’a pas raté un opéra sur ces vingt dernières années- », précisait-il. Seulement voilà, Nonce Paolini ne lui a pas laissé le temps d’organiser son avenir.
Entre la journaliste vedette et le P-DG de TF1, le courant ne passait plus depuis un moment, selon de nombreux témoignages en interne. Face à une érosion des audiences des JT du week-end, il a décidé de précipiter son départ. Une éviction brutale, largement critiquée par les confrères des autres chaînes de télé, qui ont pour la plupart respecté « la décision stratégique » mais fustigé la manière expéditive, à l’instar de Julian Bugier et Léa Salamé. Depuis son dernier journal, où elle est apparue rayonnante devant plus de dix millions de téléspectateurs, la journaliste traverse l’épreuve avec dignité. Sensible, elle vit mal cette décision sans appel. Au lendemain de sa mise à l’écart, son bureau a été attribué à Anne-Claire Coudray. Selon des journalistes de la rédaction qui souhaitent garder l’anonymat, un nouvel emplacement lui a été attribué au troisième étage de la tour de la TF1. La guerre des nerfs va durer quinze jours, pendant lesquels Anne-Claire Coudray va vivre, pas trop à l’aise, dans les souvenirs de l’ex-reine de l’info. De son côté, TF1 demande régulièrement à Claire Chazal où en est son projet de magazine culturel. Aller à la tour est devenu une souffrance. Mais ses avocats lui conseillent de se rendre aux quelques réunions auxquelles elle est conviée. Une mise en scène de part et d’autre qui cache une affaire de gros sous. Selon nos informations, ce ne sont pas 2 mais 3,5 millions d’euros que la journaliste réclamerait en indemnités de licenciement à TF1.