En estimant que les manifestations anti-pass impactent les commerçants et les habitants de Nice, lesquels en subissent des « conséquences néfastes » en raison de la désorganisation ambiante, le maire a demandé au préfet de les rendre statiques.
Alors que les manifestations anti-pass sont marquées à Nice par une baisse d’affluence et se déroulent plutôt dans le calme sauf des cas de violence sporadiques, le maire de la ville réclame leur fin.
« Je souhaite la fin des actions qui pénalisent l’économie et les usagers des services publics », a déclaré Christian Estrosi dans un communiqué.
En s’adressant aux manifestants et au préfet des Alpes-Maritimes, il a exigé que les rassemblements soient statiques, car ils « contraignent les Niçois à subir les conséquences néfastes de leur désorganisation ».
Selon lui, leur trajet fait l’objet d’improvisation « au dernier moment sans en prévenir les autorités ». Ceci perturbe la vie des citoyens et des commerçants « qui ne cessent de me dire leur lassitude ».
En effet, l’une des manifestations du 18 septembre a connu une « grosse » désorganisation, relate Nice-Matin. Certains soignants se sont désassociés du cortège principal en empruntant les petites rues du centre-ville. Le maire a estimé que les habitants pris « en otage » en ont subi « des conséquences néfastes ».
À titre d’exemple, il a indiqué qu’entre 10 000 et 16 000 usagers étaient concernés par des contraintes, car la L1 du tram était « partiellement arrêtée pendant la majeure partie de la journée » chaque samedi.
Les activités économiques subissent ainsi « un lourd préjudice », aggravé par la crise sanitaire. Une « situation inacceptable », a martelé Christian Estrosi. En réaffirmant le droit de manifester, il a fustigé le fait de paralyser le centre-ville.
Au lendemain de cette déclaration, son premier adjoint, Anthony Borré, a détaillé la position officielle auprès de Nice-Matin. En réitérant la demande de rendre ces manifestations statiques pour éviter qu’elles « ne déambulent, parfois même poussées par des adolescents », il a souligné que leur interdiction ne relevait pas de la compétence de la mairie, contrairement à la préfecture, « sur un périmètre déterminé ».
Pour l’heure, le préfet n’a pas réagi.
Situation sanitaire dans les Alpes-Maritimes
Malgré la persistance du mouvement anti-vaccin et anti-pass qui présente toutefois un déclin évident, les Alpes-Maritimes présentent un taux de personnes ayant reçu au moins une dose (82,6 %) supérieur à celui national (74,1 %), d’après les dernières données de Géodes.
Cependant, le département reste pour l’heure l’un des plus touchés avec un taux d’incidence supérieur à 106, indiquent les données du Covid Tracker, alors que de nombreux autres présentent des taux inférieurs à 50, le seuil d’alerte. Le nombre de cas positifs continue de baisser suite à l’explosion de contaminations de juillet.
Le 22 septembre, 49 personnes étaient en réanimation, et un décès en moyenne lié au Covid-19 était constaté lors de la semaine du 16 au 22 septembre, précise le portail.
Les récents incidents à Nice
Quant au mouvement anti-pass, près de 6 000 personnes sont descendues dans les rues le 18 septembre, selon les organisateurs, et de 1 500 à 2 000, d’après la police. Le samedi précédent, environ 10 000 avaient défilé dans la capitale azuréenne pour les organisateurs, contre 3 500 pour les autorités.
Le jour de l’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale pour les soignants, le 15 septembre, 350 professionnels de la santé ont été suspendus au CHU de Nice pour absence de preuve de vaccination, sur une équipe comptant 7 500 personnes. Une centaine était en cours de régulation. Un aide-soignant et un agent de sécurité incendie ont démarré une grève de la faim pour protester.
Fin août, le centre vaccinal du palais des expositions a été visé par une tentative d’intrusion d’un « groupe d’antivax ». Les autorités ont condamné cela. Le PEX a dû être fermé en urgence et le fonctionnement des actes médicaux en a été perturbé.