« Je ne céderai rien aux fainéants, aux cyniques et aux extrêmes » (Macron en 2017)
Le chômeur, dans le paradis libéral, est doublement béni, car c’est celui qui garantit la baisse du coût du travail, en tant que pression sur les travailleurs – tout travailleur est un chômeur en puissance –, et la hausse de la rentabilité pour les entreprises qui dégraissent. Le libéralisme a besoin du chômeur comme le maître de l’esclave.
Le chômeur, c’est aussi celui qui morfle quand les caisses de l’État, géré par les libéraux qui engraissent les prêteurs et appauvrissent la population, veut faire des économies.
On rappelle que les intérêts de la dette vont passer de 40 milliards par an à 80 milliards l’année prochaine, et que cet argent, versé gracieusement aux rois de l’usure dans le dos des Français, sera ponctionné sur les services publics.
Préparer les Français à un nouveau choc de paupérisation, c’est le job d’Attal, le petit pistonné qui n’a pas d’états d’âme. Le ministre de la Paupérisation va s’adresser aux pauvres ce mercredi 27 mars 2024, dans le très complaisant 20 Heures de TF1.
Le Parisien, toujours prêt à rendre service au pouvoir, relaye la parole divine de Matignon avec ce mot d’ordre : « Mettre les gens au boulot ». Déjà, il faudrait qu’il y en ait, et correctement payés, mais ça, c’est le cadet des soucis des employés de la Banque qui forment ce qu’on appelle le couple exécutif.
« Il pense que ça n’est pas possible que le travail paye moins que l’assistanat. C’est pour ça que nous allons avancer su l’assurance-chômage. » (L’entourage d’Attal)
Pour faire passer la pilule, comme toujours en Macronie, on oppose les Français entre eux : on vante le travailleur, ce qui signifie, en creux, qu’on maudit le chômeur, on oppose le bon travailleur au mauvais chômeur. Le travailleur, c’est celui qui veut bosser ; le chômeur, c’est celui qui veut pas, le branleur, le profiteur. Va profiter de la vie avec 900 balles par mois !
Naturellement, quand on tape « vie chômeurs France » sur Google, on tombe directement sur les chômeurs qui ont la belle vie !
Le patron de France Travail, pourtant nommé par le gouvernement, nuance quelque peu cette vision tronquée du chômeur-branleur surpayé.
« On est dans une faillite collective depuis quasiment 30 ans. Si vous regardez les chiffres, et c’est ça qui est catastrophique, c’est que quand ça va bien, il n’y a pas moins de bénéficiaires du RSA, et quand le chômage augmente, le nombre de bénéficiaires du RSA explose. Total, on était sur un dispositif qui était prévu initialement pour 150 000 personnes, on a 1 900 000 familles en France qui vivent du RSA ! »
Les chômeurs seront donc incités à reprendre un boulot, n’importe lequel, sous peine de voir leurs indemnités baisser et dans le temps, et dans le montant. De plus, les contrôles – 500 000 en 2022, 600 000 en 2023 – des inscrits seront multipliés par trois. Le mantra du petit pistonné à Matignon est aussi simple que du sarkozysme : c’est le travail qui doit rapporter, pas le chômage.
C’est marrant, depuis 30 ans en France – soit l’entube de Maastricht –, les salaires en francs puis en euros constants ont baissé. L’inflation, officiellement, se monte à un petit 4,9 % en 2023. En réalité, elle dépasse allègrement les 10 %, et comme les salaires augmentent moins vite, la paupérisation des travailleurs est facile à calculer.
Depuis les crises successives (Covid, guerre en Ukraine, explosion des tarifs de l’énergie, hausses des cours des matières premières…), les prix des produits de grande consommation (alimentation, hygiène-beauté, entretien) ne cessent d’augmenter. Rendant illusoire un retour à des niveaux d’avant-crise. Pour évaluer l’inflation réelle subie par les consommateurs sur ces produits vendus en grandes surfaces, nous utilisons nos propres relevés en magasins. Et le constat est implacable : non seulement l’inflation est bien supérieure aux données officielles mais elle est en partie décorrélée de toute réalité économique. Cette « surinflation » sur les produits du quotidien s’explique par les marges et bénéfices engrangés par quelques grands groupes de l’industrie agroalimentaire et de la distribution.
Que Choisir a réalisé ce petit tableau qui montre l’ampleur du mensonge du combo INSEE-Matignon :
La question de fond : à partir de quel moment la masse critique des Français va comprendre qu’elle se fait littéralement plumer ?