Résolument orientée à gauche, l’émission de Charline Vanhoenacker, Alex Vizorek, Juliette Arnaud et Guillaume Meurice exaspère les uns autant qu’elle amuse les autres. N’épargnant ni les journalistes ni les politiques, elle est l’un des programmes les plus polémiques et les plus écoutés du moment.
Question toute bête : quel programme, tous médias confondus, a provoqué le plus grand nombre de saisines du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) en 2020 ? TPMP, de Cyril Hanouna, sur C8 ? Perdu. L’Heure des pros, de Pascal Praud, sur Cnews ? Du tout. Face à l’info, de Christine Kelly, avec Éric Zemmour, sur cette même chaîne ? Encore raté. L’émission reine de la provoc’ ne se tapit pas dans les locaux du Groupe Canal+, mais au sein de la bien plus sage « Maison ronde », siège de Radio France. (Le Monde)
Charline, la comique crispante de France Inter, qui vient de faire l’objet d’un article dythirambique dans Le Monde, se sent des ailes de géante. Après avoir donné des leçons de démocratie socialo-sioniste à la Terre entière (les invités de la matinale de France Inter), elle fait le buzz en postulant sur la chaîne CNews, qui a été grondée par le CSA pour son taux d’invités d’extrême droite, jugé trop élevé (par rapport à quoi ?) : 36 %.
Nous devons ce tableau magnifique au sous-service Libé du service Délation à la Kommandantur centrale.
Charline a donc fait sa chronique politique déguisée en chronique humoristique sur ce chiffre terrifiant en énonçant sa lettre de motivation :
« Je me porte candidate pour vous aider à choisir vos invités parce qu’il me semble important de contribuer à la pluralité des idées d’extrême droite... »
Le problème, c’est que cette postulation provient d’une radio 100 % socialo-sioniste qui crache sur tout ce qui n’est pas socialo-sioniste. Les exemples pullulent, on est tous tombés un jour sur une chronique de Charline ou de Guillaume Meurice qui se foutaient de la gueule d’un droitiste, d’un natio ou d’un antisioniste, qu’ils soient présents ou pas dans les studios. L’humour de gauche, cette forme amputée de l’humour authentique, est très bien résumé par le comparse de Charline :
Le problème, c’est que depuis quelques années, les choses ont un peu changé en France. La gauche de gouvernement s’est effondrée et, comme dirait l’autre, son effondrement idéologique précède toujours l’effondrement économique. Pour parler plus simplement, ce sont les idées nationales qui ont le vent en poupe, et les gauchistes sont clairement tombés dans le camp réactionnaire, celui qui ne veut pas changer les choses, alors que le pays n’a jamais été aussi mal en point.
Nous copiant une fois de plus (on a annoncé dix fois ce changement de paradigme, particulièrement dans le domaine de l’humour), Zemmour en a fait une petite chronique dans son émission Face à l’info sur CNews, démontrant que la branchitude, en matière humoristique, était passée de gauche à droite, l’effondrement de la chaîne et de l’esprit Canal+ étant un des signes de ce basculement.
Pour en revenir à Charline, il est comique de voir une personne rétribuée par la subvention publique faire la leçon sur la pluralité tout en interdisant toute pensée non socialo-sioniste. Le serpent de service public se mord la queue, et ce n’est pas la première fois : tous les subventionnés donnent des leçons, c’est même la définition du manque de talent. Survivre dans la jungle du privé, particulièrement sur le Net, avec les forces du Système contre soi, c’est autrement plus difficile. Charline et ses amis s’en prennent à des petits maîtres, jamais aux grands maîtres, pour reprendre l’expression échiquéenne. Quand on la verra rentrer dans le lard de BHL ou Attali, on en reparlera.
Auparavant, le poste de propagandiste déguisé en amuseur était tenu par Stéphane Guillon, qui a disparu des radars, et qui est réapparu dans la série de TF1 sur l’école, aux côtés de JoeyStarr, un sacré couple. Un Stéphane Guillon qui a pris un terrible coup de vieux : on espère qu’il va bien, qu’il a profité du confinement pour perdre les derniers oripeaux de son médiocre humour et pour se remettre un peu en question.
Bref, entre la chaîne socialo-sioniste et la chaîne nationale-sioniste, on ne choisit pas, et on regarde tranquillement le paquebot gauchiste s’enfoncer, car le pouvoir profond l’a prévu. Un jour, les Charline et les Meurice dégageront, et seront remplacés par des Papacito de l’autre camp. Mais ce sera toujours la même maison mère, qui ne lâche pas la propagande comme ça. On aurait donc voulu écrire une lettre de motivation pour entrer chez France Inter, dans l’émission de Charline et Meurice, mais l’inspiration humoristique n’est pas venue. Ces gens-là ne supporteraient pas la concurrence interne, la vraie pluralité.
Lorsque j’étais ministre de la Culture, nous pensions que la création était un ciment de la société, avec la culture elle donne un sens au chose, le goût de la vie et le bonheur d’être ensemble. Avec Mitterrand nous avions envisagé un dessin pour les nouvelles générations. J’espère que cette intelligence culturelle continuera à se distinguer. (Jack Lang)
En tant que présidente de Radio France je souhaite que la radio se porte bien, qu’elle continue à inspirer confiance aux Français et pour cela je souhaite que nos concurrent se portent bien aussi. Je suis convaincue que ce média à un grand avenir aujourd’hui et une des premières motivations de la radio, c’est la musique. (Sibyle Veil)
Et puis, en dehors des fautes d’orthographe, il faudrait l’assentiment de la patronne de la station, Laurence Bloch, et peut-être celle de Sibyle Veil, la grande bossesse de Radio France... Ah, non, ça ne va pas être possible, elle vient de faire une émission sur France Culture (dirigée par Sandrine Treiner) pour expliquer le changement de nom de Radio France en Maison de la radio et de la musique. On n’ose imaginer le coût de faramineux de cette idée géniale, le service public ayant l’habitude de ne pas être regardant sur les prix. Et puis, dans cette émission, il y a le magnifique, le grand, l’incomparable Jack Lang, qui se fait poursuivre dans les rues au son de« pédophile, pédophile ! », on ne sait trop pourquoi.
Non, vraiment, la France va bien, c’est démocratie pluraliste et liberté d’expression à tous les étages.