@JP (encore, évidemment :)
1) Non. "J’ai parlé d’avant le basculement", c’est donc la BCE qui devrait prêter, et je doute beaucoup qu’elle prête des centaines et centaines de milliards d’euros aux banques italiennes. En sachant que si elle est remboursée un jour, ce sera en lires italiennes...qui ne vaudront pas grand chose :). D’autre part, les banques italiennes sont globalement insolvables (il manque des centaines de milliards d’€), ce qui veut dire que le moindre événement (un transfert significatif des dépôts vers l’étranger) sera fatal pour une partie d’entre elles, avec l’effet domino qui s’en suit.
En plus en cas de sortie de l’Italie de l’Euro, les marchés financiers italiens s’écrouleraient avant la sortie officielle de l’Italie de l’Euro, ce qui veut dire que les bilans des banques se dégraderaient incroyablement en quelques jours, et mêmes les plus solides deviendraient moribondes.
2) Ben voyons. Normal. Sérieusement, la seule solution c’est d’apposer un tampon sur chaque billet euros en Italie, en marquant par exemple 50 € = 50 Lires, ce qui veut dire une explosion du trafic et du marché noir (car 50 € = 100 lires en fait)
3) Vous n’avez pas compris ce que je dis. Comme vous venez de faire défaut indirectement sur 20 à 70% de votre dette, votre monnaie est très instable et attaquée de toutes parts sur les marchés étrangers,
a) on ne vous fait plus crédit (ce qui mécaniquement fait faire faillite à des tonnes d’entreprises qui ont besoin du crédit fournisseur étranger)
b) vous devez payer en monnaie étrangère (ce qui accentue la spéculation à la baisse sur votre monnaie) tout ce que vous achetez à l’extérieur
c) votre système bancaire et financier ne peut plus faire de prêts à l’extérieur du pays
d) vous êtes obligés d’auto financer votre déficit, vos banques, vos entreprises qui battent de l’aile, le surcoût des importations etc ... donc votre déficit explose forcément, et participe à la chute de votre monnaie sur les marchés internationaux
e) Le surcoût des importations finit de détruire une partie de votre appareil industriel (qui existe encore en Italie), et par ricochet leurs sous-traitants...
Et c’est tout le problème d’une sortie de l’euro unilatérale, c’est de se prendre 10 ouragans sur la tête avant d’avoir quelque bénéfice que ce soit.