C’est aujourd’hui que le gouvernement effectue officiellement sa rentrée, période estivale qu’Emmanuel Macron a achevé par un nouveau couac, une nouvelle maladresse à l’issue de sa mini tournée (plutôt ratée) des pays du groupe de Visegrad (Hongrie, République tchèque, Slovaquie et Pologne).
Le président européiste entendait obtenir de ses interlocuteurs une réforme de la directive sur le travail détaché ; son arrogance de donneur de leçons, la fatuité de ses sentences sur les valeurs bruxelloises lui ont surtout valu de nombreuses moqueries et un sévère recadrage du Premier ministre polonais Beata Szydlo. En France, alors que la cote de popularité du chef de l’État a déjà dévissé de manière très brutale ces dernières semaines, les choses sérieuses commencent véritablement maintenant pour le tandem Macron-Philippe, tant les sujets (légitimes) de colère et d’inquiétude sur le front économique, social, sécuritaire, migratoire ne manquent pas en cette fin d’été. La droite républicaine au pouvoir entre 1995 et 2012 s’était signalée par un laxisme proprement dramatique dans sa gestion de l’immigration, Nicolas Sarkozy battant un triste record en matière d’accueil d’une immigration de peuplement planétaire. Mais quand celle-ci vient chatouiller les moustaches de l’électorat bourgeois des centre-villes, le ton monte. Le maire LR du XVe arrondissement de Paris, Philippe Goujon, s’émeut ainsi (à juste raison) de l’installation par l’État dans un gymnase universitaire, sans prévenir personne et avec la complicité de la catastrophique Anne Hidalgo, de 440 jeunes immigrés clandestins, les fameux migrants.
Une politique du fait accompli, de dispersion de l’immigration, que les riverains concernés du XVe ont accueilli avec colère. Interrogé par RT, Philippe Goujon s’est hissé à la hauteur des sentiments de ses administrés :
« Cela dénote un profond mépris de la part des autorités gouvernementales et du ministre de l’Intérieur, aussi bien des élus locaux et du maire que je suis, que des habitants qui ont aujourd’hui 500 migrants sous leurs fenêtres. »
« Je conteste l’absence de politique migratoire du gouvernement, qui est absolument la même, en tous cas je ne vois pas la différence entre celle d’Emmanuel Macron et celle de François Hollande, qui consiste à accueillir tous les migrants quels qu’ils soient (…). Parmi ces 500 migrants il y en a à peine 20 % qui sont éligibles au droit d’asile. Que fait-on des 80 % restants ? On va les expulser, évidemment, mais pourquoi les avoir accueillis sur notre territoire ? »
« Tout pays a le droit de protéger ses frontières et d’accueillir sur son sol ceux seulement qu’il veut accueillir. Cela n’est pas le cas en France car il n’y a pas de maîtrise de l’immigration. Cette politique amène à un désastre. »
Mieux vaut tard que jamais pour s’en rendre compte M. le maire.
D’un désastre l’autre, 100 000 manifestants ont défilé samedi à Barcelone pour réagir aux attentats revendiqués par l’État islamique et commis par six jeunes Marocains qui ont frappé la ville et la commune de Cambrils les 17 et 18 août. Les commentateurs ont noté que le roi d’Espagne présent dans le cortège avait été hué et sifflé par les indépendantistes catalans qui ont aussi conspué la politique étrangère espagnole, notamment les relations nouées avec l’Arabie saoudite. Nous relèverons surtout la niaiserie des slogans sur les banderoles qui n’avait rien à envier à ceux des bobos parisiens au lendemain des attentats du bataclan et des terrasses : « Je n’ai pas peur » , « non à l’islamophobie », « l’immigration est une richesse », « vous n’aurez pas ma haine » , « la meilleure réponse : la paix »… Bref, pasdamalgam dans l’Europe des Bisounours.
Certes, nous n’avons jamais confondu, et Bruno Gollnisch le premier, les terroristes djihadistes décérébrés, manipulés, avec l’ensemble de la communauté musulmane, mais ce type de cérémonie expiatoire a aussi (surtout) pour but de légitimer dans les esprits la nécessité d’une poursuite de l’immigration non européenne. Il en va de même du sondage relayé par France soir sur l’intégration des immigrés de confession musulmane. Cette étude est-il écrit, « menée par la fondation allemande Bertelsmann, s’est intéressée à l’intégration des immigrés musulmans en Europe dans cinq pays différents (France, Suisse, Allemagne, Royaume-Uni et Autriche). Les résultats montrent de vrais progrès dans l’intégration des immigrés musulmans, malgré les obstacles dans l’éducation et l’accès à l’emploi, ainsi que face aux attitudes xénophobes » – xénophobie qui est l’apanage des méchants Européens et pas des gentils immigrés bien sûr…
« Au sujet de la xénophobie » est-il indiqué, « la France s’en sort mieux que ses voisins européens : ainsi, 14% des Français interrogés disent ne pas vouloir de voisins musulmans. Ils sont 21 % au Royaume-Uni, 19 % en Allemagne, 17 % en Suisse et 28% en Autriche. Les musulmans représentent environ 5% de la population en Europe de l’ouest, rappelle l’étude qui assure que les personnes peuvent cohabiter sans problème », insiste France soir au cas ou nous n’aurions pas bien compris le message.
Il nous paraît là aussi utile de préciser que l’Institut Bertelsmann à l’origine de cette étude est tout sauf un organisme impartial, neutre, mais au contraire un élément actif dans le dispositif de propagande et d’action en faveur des politiques mondialistes. L’immigration de peuplement, nous le savons, est un des instruments les plus redoutables, les plus mortifères, de destruction des identités et des souverainetés nationales, parmi ceux utilisés contre les peuples et les pays européens. C’est ce même institut qui, en 2015, arguant d’une baisse importante du nombre de travailleurs en Allemagne, indiquait qu’ « un demi-million d’immigrants seront nécessaires chaque année pendant 35 ans »…
Pierre Hillard a écrit un ouvrage très fouillé et documenté paru en 2009 sur cette Fondation-Institut Bertelsmann qui a été créée en 1977 (La Fondation Bertelsmann et la gouvernance mondiale, éditions Francois-Xavier de Guibert) dans lequel il a décrit ses objectifs : « La construction européenne, le renforcement du partenariat transatlantique, (l’élaboration d’une) politique au Proche-Orient subdivisée en deux parties ; Israël et le monde musulman. »
Il le résumait alors sur le site d‘E&R :
« Dans le cas européen, les efforts de la Fondation Bertelsmann sont probants puisqu’elle a joué un rôle décisif dans la relance du projet de constitution européenne après les non français et hollandais en 2005. En effet, un rapport a été adopté par le Parlement européen en janvier 2006 appelant à remettre sur les rails l’idée d’une constitution dotée de la personnalité juridique (droit accordé à l’Union européenne d’être un acteur reconnu sur la scène internationale). Malgré le non irlandais en juin 2008, le projet de constitution est maintenu. Or, les deux rapporteurs, les députés anglais et autrichien au Parlement européen, Andrew Duff et Johannes Voggenhuber, ont travaillé en liaison étroite avec la Fondation Bertelsmann. Celle-ci a bénéficié de relais au sein du Parlement européen comme les présidents des commissions des Affaires étrangères et constitutionnelles (Elmar Brok et Jo leinen) pour remettre en vigueur l’idéal politique de Valéry Giscard d’Estaing (…). Parallèlement à l’évolution de la politique européenne, la Fondation Bertelsmann s’active dans le renforcement des liens transatlantiques (…). »
« Ces ambitions ( d’une gouvernance mondiale politique, financière et monétaire) vont très loin, soulignait M. Hillard, puisqu’il est spécifié qu’une arène monétaire doit voit le jour de part et d’autre des rives de l’Atlantique. C’est l’annonce en filigrane d’une monnaie transatlantique », et la poursuite des efforts pour « la création d’un grand marché transatlantique » sur les conséquences duquel le FN alerte régulièrement nos compatriotes et qui fut au cœur de la campagne frontiste pour les élections européennes en 2014. N’en doutons pas, du chaos migratoire au chaos financier, toutes ces menaces-là restent d’une brûlante actualité et seront au cœur de ce quinquennat Macron.