En Occident, les sondages ne font pas l’élection, ils préparent l’opinion : à une sélection, à une hiérarchie, à une finale. Ils ont une vertu éliminatoire. La présidentielle française revêt une importance capitale, puisque chez nous, le pouvoir est majoritairement présidentiel. Les autres élections en sont démonétisées, même celle qui envoie 577 députés à la Chambre, des élus du peuple qui ne servent plus à rien, à part salarier quelques copains. Même les maires de leurs villes respectives (ou circonscriptions) ont plus de pouvoir.
Du coup, le peuple lui aussi ne sert plus à rien, puisque ce lien entre le haut et le bas est coupé. Seul reste et importe le lien entre le Président et le peuple, ou le président et le Peuple, qui est théoriquement souverain. Mais il suffit d’un malade, d’un tyran, d’un fanfaron, pour foutre tout le bel édifice démocratique par terre. Certains qui goûtent au pouvoir, à l’Anneau, ne peuvent plus s’en passer, et sont prêts à tout pour le conserver. Poutine est là depuis 22 ans, Xi est parti pour rester.
Exclusif, Macron promet de ne pas ruiner le pays une deuxième fois s’il est réélu !!!
— BotOfficielDeRaoult (@linval59) March 17, 2022
Notre système se veut plus démocratique puisqu’un président ne peut rester plus de deux quinquennats en poste. Cependant, il a les moyens de trafiquer les votes. D’abord par le comptage : qui a déjà recompté une urne de bureau de vote de présidentielle, ici ? Qui a déjà contrôlé la remontée des voix du bureau de vote au ministère de l’Intérieur ou à des chaînons intermédiaires ? Et qui a déjà contrôlé la somme définitive des voix, qui débouche sur les chiffres officiels, peu après 20 heures, les soirs du premier et du second tours ? Pas nous.
Est ce que le Ministère de l’intérieur peut produire l’appel d’offre qui aurait permis de choisir la société Dominion pour compiler les résultats électoraux pour la Présidentielle 2022 et les législatives qui s’en suivront ?
Macron organise avec McKinsey une fraude massive— 2 Mazerolles (@LouisCapetIX) March 17, 2022
Depuis plusieurs semaines, les instituts de sondages, qui sont directement (par les commandes de l’Élysée, Matignon ou de la presse, elle-même dépendante de l’État) ou indirectement (par les hommes, les liens endogames de l’oligarchie politico-économique) liés au pouvoir central, donnent 24, puis 26, puis 28, puis 30, puis 33 % au président sortant. Alors que son bilan est catastrophique, que la colère populaire n’a jamais été aussi grande. Et déjà en 2020, comme le montre ce bandeau de BFM, pourtant très macronophile :
Qu’on en juge par le vote de contestation, dit populiste, qui atteint aujourd’hui allègrement les 50 % au premier tour. C’est presque tous contre Macron. Et ce sortant aurait un score mitterrandien au premier tour de la présidentielle de 1988 (34 %) ? Impossible. Mais c’est possible, puisque les instituts de sondages le disent, ou plutôt le distillent, l’engramment, l’imposent.
Sur Twitter, à chaque fois que ce score surréaliste est lâché par un troll macronien, de la droite à la gauche, de l’extrême droite à l’extrême gauche, personne n’y croit, tous les gens sensés s’esclaffent. Mais que faire, si ce chiffre de réélection est déjà inscrit dans le marbre par les ingénieurs sociaux de la Macronie ?
Dominion a été choisi pour centraliser les votes, et Twitter prévient déjà que ceux qui contesteront les élections verront leurs comptes disparaître, les sondages donnent Macron à 30%...toujours pas compris ?
Oui, Macron sera réélu. Et comme pour Biden, les moutons y croiront.— Alphanumérique (@Alphanumrique2) March 18, 2022
Le recompte est une chose, on l’a vu dans la confrontation entre Biden et Trump, mais quand on dispose des forces du Système, il est difficile de s’opposer à des chiffres (ou des mensonges) officiels. La donnée intéressante qui est tombée est ce sondage non officiel, non basé sur la méthode des quotas (qui a ses limites) et qui a donné, sur 42 000 votes, ce rejet massif du sortant :
C’est vrai @RTLFrance ?
Franchement ce serait grave d’apprendre que ce sondage défavorable au grand leader et général en chef des armées Micron 1er a été supprimé pic.twitter.com/Rcxt1bc5G5
— Aude Lancelin (@alancelin) March 4, 2022
En creux, on peut donc dire que le sortant n’est pas à 30 ou 32 % mais bien à la moitié, soit 16 % des voix, ce qui correspond à un dernier sondage de Matignon (qui n’est pas officiellement sorti, et pour cause). Il donne bien 16 au Président, 18 à Marine et à Zemmour, 14 à Mélenchon et 9 à Pécresse. On a bien un vote populiste global à 50, une distribution des voix plus réaliste. Mais ce sondage s’appuie sur une abstention de plus de 50 %, c’est-à-dire qu’un Français sur deux n’a pas fait son choix. La marge d’erreur est donc énorme.
Quand l’AFP défend mordicus la cote surélevée du Président...
Il y a un autre sondage, balancé par les Suisses, ces coquins, qui a brouillé les pistes : l’AFP s’est empressée de corriger le tir, en faisant jouer sa clause de vérification de l’info (toujours dans le même sens, celui du Président).
Et cela fait 11 ans qu’on ne s’appelle plus Télévision Suisse Romande si jamais … https://t.co/GqhboquP2p
— RTSinfo (@RTSinfo) March 16, 2022
L’AFP a eu raison de débunker ces chiffres, qui n’étaient pas basés sur un sondage effectif, mais qui ont peut-être une autre origine. On sait tous que nos voisins suisses ont pour habitude de balancer ce que la presse française n’ose pas divulguer, en raison de ses accointances avec le pouvoir. C’est aussi par les Suisses qu’on a, à la mi-journée, les chiffres quasi définitifs que les électeurs découvrent le soir, dans les 20 Heures consacrés à la fameuse soirée électorale. Et parfois ils balancent même, le dernier vendredi avant le vote, les remontées de terrain des « RG ».
L’empressement de l’AFP à corriger le tir montre que le Système (politico-médiatique) n’est pas très confiant. Pourquoi ne pas avoir laissé la libre expression de ces chiffres ? Pourquoi ne pas les laisser être discutés ? Pourquoi a-t-on peur de l’erreur, de ce qu’on appelle « l’erreur » ? Parce qu’elle pourrait influencer dans le mauvais sens – le sens contraire aux sondages officiels, qui ne sont pas plus valables que les chiffres des Suisses – l’électeur français ?
En vérité, les sondeurs macronisés voulaient une finale Macron/Pécresse, mais la médiocrité de la candidate LR a fait revoir le plan à toute vitesse, et c’est maintenant Mélenchon qui a été « élu » sparring-partner du Président, autrement dit finaliste destiné à perdre, mais avec panache. L’objectif étant de dégager à tout prix la menace populiste de droite, pourtant coupée en deux : et c’est là la grande information de cette élection.
Car si Zemmour ne s’était pas présenté, malgré sa discrétion dans la campagne et malgré sa dédiabolisation ou son absence sur plein de sujets chauds, Marine aurait écrasé Macron dès le premier tour, quoi qu’on pense de la candidate du RN. Quoi qu’on pense de sa finale ratée en 2017, qui n’était pas si ratée que ça. Or, aujourd’hui, sans Zemmour, elle ferait au premier tour 2022 largement son score du second tour de 2017. Ce qui veut dire qu’elle peut monter de 10 points, soit à 45 %, au second le 24 avril.
Mais Zemmour est là, comme la garantie pour Macron de ne pas se faire déchirer au premier tour. Le ticket est bien un ticket Zemmour–Macron contre Marine. Et si Macron a émis l’idée de prendre Pécresse comme Premier ministre s’il gagne le 24 avril au soir, ce sera juste pour la galerie, car sa politique sera une politique zemmourienne, ou même mariniste, puisque le Président n’a aucune conviction, à part celle de rester en place. Le pouvoir profond, lui, ne change pas. Et Zemmour est son plus fidèle allié pour empêcher la droite sociale-nationale française, on souligne française, de prendre le pouvoir. C’est sa seule crainte. Tout le reste est sous contrôle.
Si Zemmour ne se retire pas, et il ne se retirera pas, Macron a toutes les chances de repasser, et Zemmour de rafler des députés, avec des arrangements dans la coulisse entre Reconquête et LREM. Les cocus de l’affaire seront les Français, dont le vote populiste de rejet – et d’espoir ! – aura été coupé en deux, comme la langue du serpent.
Et ce ne sont pas les menaces de Lordon, « pas de débat, pas de mandat », qui vont changer l’ordre des choses.
« Nous parlons tout de même du personnage qui a tous ceux qui l’ont contesté aura donné de la matraque du LBD et de la grenade mutilante ! Du personnage qui en guise de sortie de crise des GJ aura fourgué aux médiats un "grand débat" qui n'a été qu'un éprouvant monologue »
- Lordon pic.twitter.com/0hq22V53M0— Pas de débat Pas de mandat (@DebatMandat) March 16, 2022
La gauche sociale a été laminée, la droite nationale est en voie de l’être. La menace socialo-nationale est pour l’instant écartée par le pouvoir profond. Mais à chaque élection la colère monte d’un cran, et le pouvoir profond doit se creuser la tête pour élaborer de nouvelles ingénieries (a)sociales, tout en surélevant encore la digue, cette protection entre un peuple floué et une élite floueuse.
Le pouvoir érige des barricades contre le peuple, le peuple érige les siennes. Le pouvoir se ghettoïse de plus en plus, et les ghettos, on sait comment ça finit.
D'importantes barricades ont été installées par des engins de chantier au dépôt pétrolier de #Brest avant l'arrivée des forces de l'ordre. (Marcel Garabello/FB) #carburants pic.twitter.com/ktH763IpLN
— Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) March 17, 2022
Blocage du dépôt pétrolier de #Gennevilliers en Île-de-France par des transporteurs routiers qui protestent contre la flambée du prix des #carburants. Après la Bretagne, les blocages semblent se propager petit à petit en France. (RMC) #Blocage #depotspetroliers pic.twitter.com/XJBQUmDzts
— Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) March 17, 2022
La censure anticipée de Twitter sur la contestation attendue des résultats
Le Système, qui a déjà prouvé sa faculté d’influence et de fraude sur les élections américaines, prévoit une contestation des votes en France. On va vivre une élection historique ! France Inter écrit :
Twitter anticiperait-il les critiques qui pourraient (re)naître en cas de perturbations plus ou moins grave de l’élection présidentielle française à venir ? C’est en tout cas à 23 jours du premier tour du scrutin que le réseau social américain dévoile sa stratégie de lutte contre la désinformation et les manipulations électorales.
Les « tweets qui contiennent des informations fausses ou trompeuses sur les modalités de participation aux élections » seront notamment supprimés par le système de modération. Plus sensible, les messages « sapant la confiance dans l’élection ou dans ses résultats » sont autorisés mais seront labélisés. Autrement dit, un tweet dans lequel son auteur s’oppose à la victoire du candidat qui a obtenu le plus haut score ne sera pas supprimé, mais sera identifié comme trompeur à l’aide d’un label visible. Néanmoins, Twitter précise : « Les tweets labellisés dans le cadre de cette politique auront une visibilité réduite sur notre service ».
Ce qui est remarquable dans cette note, c’est que le réseau social avait été en janvier 2021 jusqu’à éjecter Trump et 88 millions d’abonnés, penchant en cela pour le pédophile corrompu Biden.