À la vision d’une carte de France peinte en rose et bleu, on pourrait de prime abord penser que le Front national a été pulvérisé au second tour des départementales. En se penchant sur le nombre de voix engrangées par chaque formation politique, on constate que la vérité est toute autre…
Selon les dernières estimations Ipsos dont nous disposons, la droite serait majoritaire dans 65 à 69 départements, la gauche conserverait de 31 et 36 départements et le Front national n’en gagne aucun. Lus tels quels, ces résultats nous donnent un podium sur lequel la droite peut arborer la médaille d’or, le PS faire bonne figure avec l’argent et le FN se contente du bronze.
Oui mais… Reprenons les résultats, en usant d’un autre outil de mesure : les bulletins engrangés par chaque formation politique (selon les chiffres du ministère de l’Intérieur disponibles ce lundi 30 mars à 1h00 du matin). L’UMP-UDI est bien sur la plus haute marche avec 6 942 575 voix (en additionnant les suffrages de l’UMP, de l’UDI et des candidats estampillés « Union de la droite »). En revanche, le PS, associé aux candidats étiquetés « Union de la gauche » (ce qui signifie qu’il y a dans leurs rangs au moins un PS), avec 4 607 021 voix, est talonné de près par le Front national qui, lui, affiche 4 108 404 voix.
On comprend mieux, ainsi, pourquoi le Front national milite pour l’instauration de la proportionnelle... Par exemple, en Moselle, le FN fait 34,98% des voix (alors qu’aucun autre parti ne dépasse les 19%) et n’obtient pourtant aucun siège. Le PS obtient 16,81% des suffrages et, lui, s’en tire avec 14 sièges...