Rien ne va plus dans le Cameroun anglophone. Ouverte il y a près d’un an, la crise avec le régime du président Biya a connu son épisode le plus sanglant dimanche avec au moins 17 morts en marge d’une proclamation symbolique « d’indépendance » vis-à-vis des francophones.
Des heurts ont eu lieu le week-end dernier dans les deux provinces anglophones du Cameroun, lors de manifestations organisées à l’occasion du 56e anniversaire de la proclamation de la République fédérale. D’importantes forces de sécurité avaient été déployées par le pouvoir central de Yaoundé, qui refuse toute indépendance ou tout fédéralisme. Des tirs à balles réelles contre les manifestants ont été signalés dans plusieurs villes, notamment à Bamenda, Ndop (40 km de Bamenda), Kumbo (nord-ouest), et Kumba (sud-ouest), selon des sources concordantes. Plusieurs dizaines de personnes auraient été interpellées.
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Les tensions actuelles ont commencé il y a près d’un an en novembre 2016 avec les revendications des enseignants déplorant la nomination de francophones dans les régions anglophones, et celles de juristes dénonçant la suprématie du droit romain au détriment de la Common Law anglo-saxonne.
Les anglophones exigent désormais le retour au fédéralisme avec deux États au sein d’une même République.