La synesthésie (du grec syn, « avec » (union), et aesthesis, « sensation ») est un phénomène neurologique non pathologique par lequel deux ou plusieurs sens sont associés (de manière durable). Par exemple la synesthésie dite « graphèmes-couleurs » (qui représenterait 65 % des synesthésies) fait que les lettres de l’alphabet (ou des nombres) sont perçues colorées. Dans la synesthésie dite « synesthésie numérique », les nombres sont tous et systématiquement associés avec des positions dans l’espace. Dans d’autres types de synesthésie, la musique, d’autres sons ou les nombres, jours de la semaine et mois de l’année peuvent être perçus colorés, ayant une forme particulière ou une disposition spatiale particulière. Une autre forme, dite « synesthésie de personnification ordinale/linguistique » fait associer des personnalités à des couleurs. Les associations formes-couleurs sont plus répandues, alors que celles qui impliquent des goûts et odeurs sont plus rares. (Wikipédia)
Daniel Tammet est un Britannique diagnostiqué Asperger qui n’a jamais appelé à sécher l’école le vendredi. Il est connu pour sa grande mémoire, liée selon lui à sa qualité de synesthète, qui propulse sa mémoire bien au-dessus de ce dont le commun des mortels est capable (plus encore à l’ère du numérique).
Il est ainsi capable d’apprendre une langue étrangère en l’espace de seulement une semaine, mais aussi de mémoriser les 22 514 premières décimales du nombre pi, énumérées sans discontinuer pendant plus de cinq heures. On nous dit dans l’oreillette qu’un Indien en aurait récité 70 030 en 2015 et qu’un record non homologué en attribue plus de 110 000 à un Japonais en 2006, mais cela n’enlève rien à la performance de Daniel.
Voilà de quoi le décrire comme un génie dans les médias. Spontanément, on imagine souvent le génie comme un chercheur (qui trouve). Ici, il semblerait plutôt qu’il soit un objet de recherche, ce qu’on admet sans problème en voyant ce dont l’esprit humain est capable chez certains.