Décidément, c’est pas la décennie Jamel. Après avoir crevé l’écran à la fin des années 90 sur Nova et Canal, empilé les millions d’entrées au cinéma (de divertissement) dans les années 2000, les années 2010-2020 seront plus difficiles pour lui. Problème de renouvellement ou effet secondaire de la chute de SOS Racisme, c’est-à-dire du sionisme de gauche ?
Vous allez très vite comprendre pourquoi on parle de sionisme. C’est pas de notre faute. On sait tous que Jamel a été bercé par les fées du Système, ce n’est un secret pour personne. Devant le succès de Dieudonné au début des années 2000, le petit comique de Trappes a pu un temps espérer s’affranchir de ses « maîtres » – vous mettrez ce que vous voudrez à la place –, mais il est vite revenu au bercail. Dieudonné a dit que Jamel avait préféré sa Ferrari, comprendre le confort et la soumission aux ennuis de l’indépendance, et donc de l’humour.
« C’est pas vous qui avez été obligés de faire Drucker avec Enrico Macias ! »
C’était l’bon temps. Ensuite, repris en main par la commu, Jamel a pondu des rôles et des prods de mauvaise qualité un peu partout, notamment sur M6, et a continué à faire l’Arabe bègue dans ses sketches, histoire de s’acheter de l’immobilier au Maroc. Il s’est alors pris une torpille tirée par le sous-marin CopyComic, à cause de sketches piqués aux Américains par son auteur Kader Aoun. Le duo a splitté, et s’est écharpé sur les parts dans un théâtre (le Jamel Comedy Club dans le Xe), fin de la story.
Dépassé dans l’humour, le positionnement et surtout l’écriture par une génération brillante, qui ose aller loin (Gardin, Proust, Meurice), celui qu’on nous a présenté comme un génie se morfond en seconde division de la vanne. Au cinéma, ses films ne prennent pas. Et depuis le génocide à Gaza, il se prend un boycott dans les gencives par le public de banlieue.
Là, les choses deviennent politiques : le film Mercato est nul, certes, tout le monde joue mal, c’est écrit avec les pieds. Au lieu de remettre Jamel en selle, ça le fait chuter lourdement de cheval. On sent pointer le conflit algéro-marocain dans cette affaire. Les Algériens lui reprochent de n’avoir pas pris position sur le génocide. Blanche Gardin l’a fait courageusement, elle s’est mangé une Dieudonné.
C’est vrai que de jouer dans un mauvais film écrit et réalisé par deux fils de, qui plus est issus de la commu, c’est pas l’idée du siècle pour revenir sur le devant de la scène. Il s’agit des fils Séguéla et Finkielkraut, une condamnation à mort médiatique pour le comédien.
Son oncle Bernard Goldman fut le premier représentant d’Universal en France, jusqu’en 1956. Son père, Daniel Goldman, fut le patron d’United International Pictures, qui regroupait Paramount, Universal, MGM et United Artists. (Wikipédia)
On apprend en outre que le producteur s’appelle Alain Goldman, un ancien membre du Betar, une ligne malheureusement effacée du Wikipédia français... Toutes proportions gardées, c’est comme si Jamel avait joué dans un clip pro-Tsahal aux côtés de Meyer Habib et Gérard Darmon, tout en embrassant Caroline Yadan. Là, on ne peut plus rien pour lui, c’est le shitstorm.
@salltv666 Boycottons le film de Jamel Debbouze ? #Cinéma #Débat ♬ son original - salltv666
Jamel s’inscrit malgré lui dans le conflit actuel opposant la France, le Maroc et l’Algérie. Entre Alger et Paris – qui a choisi Rabat –, c’est la guerre des mots. Bayrou menace de revenir sur les accords de 68 et Le Figaro parle carrément d’une guerre des couteaux !
Il y a trop de raisons de boycotter Mercato