L’ancienne ministre de l’Éducation nationale ne sera pas candidate au poste de première secrétaire du PS, un parti à reconstruire après la débâcle à l’élection présidentielle puis aux législatives. NVB annonce qu’elle va travailler dans l’édition.
L’ombre d’une maison d’édition plutôt que la pâle lumière de la tête du Parti socialiste. Najat Vallaud-Belkacem a choisi son futur politique. Dans une longue interview accordée cette semaine à l’Obs, l’ex-ministre annonce qu’elle ne sera pas candidate au poste de premier secrétaire du PS. « L’avenir de la gauche dépasse de très loin la question de l’appareil socialiste, explique-t-elle à l’hebdomadaire de centre gauche. Je sais que cela peut paraître étrange de ne pas céder à l’amicale pression de ses amis, que les standards de la politique nous ont plutôt habitués au contraire, mais je veux vraiment réfléchir, travailler et comprendre d’autres mondes que le seul monde politique. Je n’ai d’ailleurs jamais voulu d’une vie réduite à la politique. Je sais qu’il y a d’autres façons de se rendre utile. »
Particulièrement silencieuse depuis sa défaite aux législatives dans le Rhône en juin, l’ex-ministre de l’Éducation nationale – première femme française de l’histoire nommée à ce poste – était régulièrement citée par plusieurs responsables du PS parmi ceux capables de mener une large motion à vocation majoritaire d’ici au prochain congrès prévu à Aubervilliers les 7 et 8 avril. Les militants sont appelés à voter sur les textes d’orientation (motions) le 15 mars et à élire leur premier secrétaire deux semaines plus tard.
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Vallaud-Belkacem jette l’éponge, qui alors pour briguer la tête du PS ? Ex-proche de Manuel Valls, Luc Carvounas s’est totalement converti au « rouge-rose-vert » et peut compter sur certains proches de Benoît Hamon (qui a depuis fondé son propre mouvement, « Génération-s ») et d’ex-soutiens de campagne d’Arnaud Montebourg. L’aile gauche, autour d’Emmanuel Maurel, a prévu de présenter son propre texte. Quid des éventuels premiers signataires d’une grande motion à vocation majoritaire ? L’ex-ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, est toujours intéressé. Le patron des députés socialistes, Olivier Faure, n’a pas non plus refusé. « Il manœuvre depuis le début en poussant toutes les candidatures de "quadras" possibles pour, une fois qu’elles ont dit non, apparaître comme le plus petit dénominateur commun », observe quelqu’un qui connaît bien Solférino. Autre nom possible : Rachid Temal. L’actuel coordinateur national s’affiche, lui, en rassembleur « autour d’un projet politique » et d’une « équipe commando ». Mais évite pour l’instant de sortir du bois. « Ce serait quand même absurde d’avoir deux motions pour dire la même chose, fait-on valoir dans l’entourage de Le Foll. À part dire "il faut renouveler", qu’est-ce que les quadras proposent de plus ? » Ils ont jusqu’au 27 janvier pour s’entendre sur un seul nom et une motion.