Nous reproduisons ce texte, toujours d’actualité, paru en juin 2012 :
Il s’agit apparemment de le rappeler, encore et toujours, et Bruno Gollnisch ne s’en est jamais privé, la démocratie commande de permettre à celles et ceux qui ne partagent pas vos opinions et votre « vision du monde » d’avoir « droit de cité ».
Quoi que l’on pense de celles de l’humoriste Dieudonné, les mesures coercitives prises contre lui à l’occasion de la présentation de son dernier spectacle en province, conduisent à nous interroger sur les immortels principes dont se targuent les tenants de notre système politico-médiatique.
Le 10 mai, le spectacle de Dieudonné a été interrompu par la police belge à Bruxelles, et ce dernier a été interdit de représentation à Montpellier…avant que le tribunal administratif de cette même ville annule la semaine dernière l’arrêté municipal d’interdiction, considérant qu’il représentait « une atteinte grave à la liberté d’expression ».
Rebelote à Strasbourg, où le maire PS Roland Ries a affirmé hier que « la perspective d’une interdiction (du spectacle de l’artiste prévu le 12 juin) n’est pas arrêtée définitivement mais possible, en fonction de l’évolution des circonstances », a-t-il expliqué à l’issue d’une réunion en préfecture consacrée aux moyens légaux à disposition pour le censurer. « Un délit n’est répréhensible que quand il est commis a admis M. Ries , mais c’est le rôle des pouvoirs publics de prendre des précautions et ne pas être pris au dépourvu. » On admirera la formule…
En pointe contre la venue de Dieudonné dans la capitale alsacienne, le pseudopode socialiste baptisé Union des étudiants juifs de France (UEJF), a exigé l’annulation du spectacle, estimant que c’était une « tribune politique incitant à la haine raciale et à la haine antisémite. »
Le préfet du Bas-Rhin, Pierre-Etienne Bisch, a avoué « (ne pas avoir) d’éléments objectifs qui permettent de pencher » pour une interdiction. Mais « il y a la possibilité de s’opposer à des évènements qui seraient considérés comme inacceptables en terme de liberté publique, comme des menaces avérées, précises, de troubles graves à l’ordre public qu’on ne pourrait pas juguler autrement. »
« Certains signes apparaissent qui pourraient troubler l’ordre public », notamment une manifestation prévue d’opposants à la venue de l’artiste, a-t-il encore expliqué. Bref, il suffirait de manifester violemment contre un spectacle pour que celui-ci soit interdit…
Raisonnement curieux qui commanderait par exemple d’interdire les spectacles jugés christianophobes programmés dernièrement à Paris notamment , comme Golgotha Picnic, et contre lequel de nombreux catholiques ont manifesté… pacifiquement.
Au-delà même du cas Dieudonné, est-il également nécessaire d’indiquer que les atteintes de la liberté d’expression, touchent tout ceux qui refusent de « penser dans les clous ».
Dans un article publié voilà quatre ans dans Les quatre vérités ( « Liberté d’opinion : l’autre régression française » ), Alain Dumait notait qu’à quelques rarissimes exceptions près, « un cordon sanitaire a été constitué entre les rédactions de tous les médias et les idées réputées de droite (…).
Sauf outing , toute personne ayant frayé aussi peu que ce soit avec le FN n’a plus aucune chance d’être éditée ou publiée. Même sa famille devra utiliser des noms d’emprunts, j’ai des cas précis. »
Nous aussi et nous citions le 3 mai dernier cet article de Polemia qui évoquait le cas de « l’écrivain Renaud Camus (qui) a apporté son soutien à Marine Le Pen ». « Malgré les prudences de langage et les précautions historiques qu’il a prises dans la tribune libre qu’il a adressée au Monde, il a, dans la foulée, perdu son éditeur. »
Bienvenue au pays de Voltaire et des Droits de l’homme à géométrie variable.