Ils sont des milliers, chaque année, à quitter Israël pour s’établir en Allemagne. À l’instar de Michael et Mali, ils s’inventent une nouvelle vie dans cette ville cosmopolite, loin des démons de son passé.
- Une des salles du musée juif de Berlin (attention à ne pas déraper)
De la rue on voit une étrange lueur vaciller à la fenêtre de l’appartement familial de Mali et Michael, arrivés d’Israël il y a peu de temps. On pourrait penser qu’il s’agit d’une bougie d’autant qu’on est vendredi soir et que les préparatifs de shabbat commencent. Mali s’explique en riant : « Je suis encore peu à l’aise d’être une Israélienne débarquée à Berlin. J’ai donc opté pour des chauffe-plats. Ainsi je respecte la tradition mais je ne me fais pas repérer. »
« Personne ne nous empêchera d’y revenir »
Michael la regarde avec douceur : « Elle a fait de gros progrès ces derniers mois. Elle peut descendre dans une cave sans avoir l’impression de trahir les siens, elle ne fond plus en larmes devant les pavés de cuivre à la mémoire les déportés. »
Mali pique un fard. Une fois Michael sorti de la pièce pour rejoindre les enfants, elle confie : « Ce qu’il ne sait pas c’est que maintenant je suis hantée par les greniers et j’imagine toutes les familles qui ont dû s’y cacher, la peur et la souffrance que contiennent les murs. Mais Berlin c’est le lieu d’origine de ma belle-famille et personne ne nous empêchera d’y revenir. »
En Allemagne, la tendance est inverse à celle observée en France
Selon les chiffres de l’ambassade de l’État hébreu à Berlin, l’afflux des Israéliens n’a cessé de grimper, passant de 15 000 à 25 000 ces deux dernières années. En quinze ans, l’Allemagne a accordé 100 000 passeports à des Israéliens, à raison de 3 000 par an, avec une progression régulière jusqu’à 7 200 en 2015.
Ainsi, en Allemagne, la tendance est inverse à celle observée en France, où plus de 8 000 Français de confession juive ont fait l’alyah en s’installant en Terre promise en 2015. L’année précédente ils étaient 7 000 à quitter l’Hexagone, plus du double du nombre de 2013, selon les statistiques du ministère israélien de l’Intégration.
Michael explique : « Une maison d’édition qui publie en hébreu vient de naître, un magazine aussi. Certains ont choisi cette destination tout simplement aussi parce qu’ils sont des artistes et qu’ici on peut encore vivre de son art tant la vie est peu chère. »
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Profitez-en pour visiter le musée juif de Berlin (en musique) :
Et une analyse du sens de cette « architecture », qui peut heurter, au premier regard :