La démission du pape Benoît XVI le 11 février dernier a provoqué les réactions les plus diverses, en particulier parmi ceux qui ont noté que la renonciation à la souveraineté pontificale est extrêmement rare. Souvent, les papes règnent jusqu’à leur mort, même si elle est précédée par de longs et substantiels problèmes de santé, à l’instar de Jean-Paul II.
De nombreuses voix font part de leurs doutes sur la véracité des raisons officielles de la renonciation.
L’ ITCCS, une association aux accents très anticatholiques, assure que c’est une de leur récente plainte déposée contre Ratzinger relative à sa prétendue passivité au regard d’abus perpétrés contre des mineurs qui a provoqué sa fuite, en vue d’éviter le scandale [1].
Cette interprétation, que rien ne supporte à ce jour, est à prendre avec beaucoup de précautions.
La lecture donnée par Pierre Jovanovic mérite pour sa part d’être entendue. Au-delà d’éléments concordants avec son analyse de l’Apocalypse de Jean présentée dans ses ouvrages, Jovanovic nous rappelle certaines pressions faites sur le pape, le Saint-Siège et son institution financière, l’Institut pour les œuvres de religion (IOR), par l’oligarchie bancaire [2].
En 2012, la banque JP Morgan a dénoncé le manque de transparence de la banque du Vatican. Après avoir publiquement affiché ses suspicions en dépit des règles de confidentialité du métier, JP Morgan a clôturé son compte au sein de l’IOR le 30 mars 2012 [3].
De même, début janvier 2013, la banque d’Italie a ordonné à la Deutsche Bank, qui gère les paiements monétiques du Vatican, de désactiver les terminaux électroniques. Cet ordre a entre autres été officiellement motivé par le non respect de l’IOR d’un certain nombre de règles internationales de transparence permettant de lutter contre le blanchiment d’argent [4].
Assez étonnement, les paiements par cartes ont été réactivés au lendemain même de l’annonce de la renonciation de Benoît XVI. L’IOR, qui clame procéder à des réformes au sujet de la transparence depuis des années, aurait donc subitement réussi en un mois à remplir ses obligations [5] ?
Les cotés obscurs, certes avérés, de l’IOR sont-ils vraiment ce qui préoccupent les banques, ou ces dernières sont-elles motivées par une mainmise progressive sur les actifs colossaux du Saint-Siège ? (Jovanovic parle par exemple de 80 tonnes d’or.)
Benoît XVI était considéré comme un pape de conciliation et d’ouverture. Ses allégeances étaient cependant jugées insuffisantes par des milieux juifs orthodoxes et des médias ultra-sionistes [6]. Peut-être que de la même manière, aux yeux de l’oligarchie bancaire, son « ouverture » était insuffisante, et les puissances d’argent auraient ainsi déployé différents moyens de pression pour lui indiquer la sortie.
Pour finir sur une note plus légère et ajouter encore plus de symbolique à cette affaire, notons que le 15 février 2013, un certain Ernst Von Freyberg a été nommé à la présidence de l’IOR. Cet homme d’affaire allemand porte le même nom que le général néo-zélandais qui avait inutilement détruit l’abbaye du Monte Cassino en février 1944, avec toute la délicatesse qui caractérisait souvent la « libération » alliée [7]...