Selon les informations recueillies par franceinfo, une plainte a été déposée durant l’été contre l’écrivain par une jeune femme. Elle affirme avoir eu une première relation sexuelle consentie avec lui puis une seconde non consentie, au cours de la même nuit. Les faits se sont déroulés dans une chambre d’hôtel.
On a relu trois fois la sentence, et trois fois on s’est demandé : comment peut-on violer après avoir fait l’amour ? Théoriquement, c’est parce que la dame ne voulait plus. C’est une affaire nouvelle, avec un nœud de droit nouveau : découdre un viol d’un non-viol, expliquer à la justice l’enchaînement et le basculement entre les deux actes.
Émasculation généralisée ?
Certes, en amour, tout est possible : il suffit que la dame soit consentante de prime abord, puis, après un acte consenti consommé, qu’elle refuse par exemple un acte contre nature (dont on taira le nom, des enfants nous lisent), mais que le monsieur, aveuglé par son désir, passe outre.
Sans le consentement de la dame, et avec pénétration, il y a alors forte suspicion de viol, si l’ensemble n’est pas un jeu, par exemple un « non » suivi d’un « oui ».
C’est la zone grise – le consentement de la femme sur le moment et le consentement après acte, une zone grise dans la zone grise ! – sur lequel la justice va devoir plancher, et on lui souhaite bien du courage.
Avec MeToo, le droit de l’amour s’est complexifié à grande vitesse.
On rappelle que le domaine amoureux est encore, pour combien de temps ?, le domaine où tous les coups sont permis, ou presque, et des deux côtés : on peut par exemple jeter quelqu’un et le pousser à la dépression, au suicide ou à la vengeance. La cruauté « amoureuse » n’est pas un délit, par exemple.
Tous les coups sont permis, sauf quand ça va trop loin et qu’il ne reste plus grand-chose du consentement. L’homme étant plus fort que la femme, le consentement est le problème et la responsabilité de la femme. C’est elle qui met des limites, généralement. Le propre de l’homme est de les franchir, mais dans le respect de l’autre, du droit, de la bienséance. C’est le jeu !
Nous allons suivre de près cette affaire, sans faire trop d’humour facile, car c’est tentant : on dit que le requin est aveugle quand il mord, eh bien, l’homme, quand il baise, il est sourd, il n’entend ni oui ni non, il n’entend que son instinct. Cela ne suffira pas à sauver Beig des griffes de la justice, si le viol rétroactif est avéré.
De plus, l’écrivain était déjà dans le collimateur.
Après avoir été harcelé par des furies féministes jusque chez lui au Pays basque, qui l’avaient traité de macho, de sexiste et autres amabilités, craignant pour ses enfants et revenant sur son comportement avec les femmes, il avait écrit un livre mi-excuse mi-justification, mais cela n’a pas suffi à calmer la meute.
On remarque, en parlant de meute, que ce sont aujourd’hui les minorités actives – le synonyme d’agressives – qui fonctionnent en meute. Comme les racailles.
Nos recommandations pratiques
Désormais, si l’affaire Beigbeder fait jurisprudence, il sera plus prudent de ne tirer qu’un coup, sait-on jamais, le deuxième pouvant être très désagréable.
Messieurs, pensez à filmer vos ébats pour la justice (ou à demander à un huissier de rester à côté du lit pour constater la validité de l’acte), au cas où, et à demander toutes les 30 secondes le consentement de votre partenaire, grâce à une signature électronique sur mobile (qui vaudra preuve), avec le doigt.
On écoute les dames
Une lueur d’espoir venue de la Suisse ?
C’est Le Figaro qui relate cette étrange décision, qui semble favoriser les violeurs éjaculateurs précoces.
Dans une décision publiée mercredi 22 novembre, le Tribunal fédéral suisse, plus haute instance judiciaire du pays, a confirmé que la durée « relativement courte » d’un viol devait être prise en compte dans le quantum de la peine. (...)
La décision, contestée par la victime et le ministère public, avait provoqué un tollé en Suisse, déclenchant des manifestations. Dans son jugement écrit, la Cour d’appel avait relevé que l’homme n’avait pas lui-même pénétré la victime – au contraire de l’accusé mineur –, malgré une tentative et une fellation imposée. Elle balayait également la crainte de contamination de la victime par des maladies sexuellement transmissibles lors du viol, pointant le fait que celle-ci avait eu, peu avant, un rapport sexuel - consenti - non protégé dans les toilettes d’un bar.