L’essayiste belge Jean Bricmont analyse le documentaire de Paul Moreira Ukraine : les masques de la révolution et le traitement médiatique qu’a reçu la crise ukrainienne en Occident.
Pour tous ceux qui ne se contentent pas de « l’information » fournie par les médias dominants en Occident, le film documentaire de Moreira Ukraine : les masques de la révolution, diffusé par Canal Plus, était plus intéressant à cause des réactions hystériques qu’il a provoquées que par son contenu même. Le film a très bien documenté le rôle des groupes néo-nazis ou ultra-nationalistes dans la « révolution » ukrainienne, ainsi que le massacre de civils à Odessa - aspects qui ne sont pas les plus politiquement significatifs du drame mais qui devraient choquer l’opinion française.
Et bien sûr, ce sont ces mêmes médias qui n’avaient pas fait leur travail qui se sont déchaînés contre le documentaire et son auteur. On n’accepte pas que le grand public français soit mis au courant de la nature réelle de certains de nos « alliés ». Un gouvernement français qui s’acharne contre un comédien au nom de la « lutte contre le fascisme », et en même temps soutient les vrais fascistes au nom de la « démocratie », ça fait un peu désordre !
Malgré ses mérites, on pourrait critiquer le documentaire pour son excès de prudence (qui est néanmoins bien compréhensible vu le climat régnant en France).
Le documentaire insiste sur le rôle des « fachos » dans ce coup d’État et ses suites, rôle soigneusement caché au sein de la « gauche démocratique » occidentale, et même de la « gauche radicale », qui a présenté ce coup comme une révolution populaire contre un « dictateur ».