Eszter Párkányi milite au Fidesz, le parti de Viktor Orban, au sein de Fidelitas, son mouvement de jeunes. Comme elle, plus de 16 000 jeunes Hongrois soutiennent la politique du Premier ministre, tant au niveau national que sur le plan géopolitique. Rencontre.
- On risque de revoir Eszter, future diplomate ou avocate
Si elle refuse rarement une bière, Eszter ne trinque jamais avec son interlocuteur. Par conviction historique et politique. Ce qui en dit beaucoup sur son caractère. La jeune femme aux cheveux châtains milite au sein de Fidelitas, la branche jeunesse du Fidesz, le parti du Premier ministre hongrois Viktor Orban. « En 1848, après une bataille entre l’Autriche et la Hongrie, les soldats autrichiens ont célébré leur victoire en trinquant avec leurs bières. Depuis, la tradition veut qu’on ne trinque pas en Hongrie. Mais avec un verre de champagne ou de vin, il m’arrive de le faire », concède Eszter Párkányi.
À 23 ans, la jeune femme est une active représentante de son parti. Au quotidien, elle étudie le droit et se prépare à devenir avocate ou diplomate. Elle fréquente l’université d’Elte, tout comme Viktor Orban en son temps, dont elle se fait la parfaite porte-parole. Mais une bonne partie de son agenda est déjà rempli par des activités politiques. Elle occupe, non sans ambition, les fonctions de chef de cabinet et de responsable des affaires européennes au sein de Fidelitas, qui regroupe les partisans de Viktor Orban de 14 à 35 ans. « Les jeunes hongrois doivent faire entendre leur voix et se battre pour leurs idées, lance-t-elle. C’est la mission de Fidelitas. » Cette filiale du Fidesz compte environ 16 000 adhérents et se découpe en 19 fédérations régionales.
L’héritage historique, assure Eszter, doit guider les actions du présent. « Ne pas oublier les erreurs du passé est crucial, assène-t-elle, comme on répète un slogan. Ne pas oublier l’histoire est un excellent moyen d’avoir un présent de meilleure facture. » Un discours déjà marqué par le modèle de ses aînés politiques plus expérimentés.
« Rompre avec l’insécurité »
Pour Eszter Párkányi, l’engagement en politique s’est fait naturellement : son père et son grand-père étaient adhérents du Fidesz. Mais son inscription officielle à Fidelitas découle d’un souvenir traumatique bien précis. En 2006, alors qu’elle n’a que 14 ans, la jeune femme assiste à un meeting d’Orban, à Budapest. Alors dirigeant d’opposition, l’actuel Premier ministre célèbre les 50 ans du soulèvement de la capitale contre le régime soviétique, en 1956. Le gouvernement socialiste d’alors réprime vigoureusement la manifestation, selon les souvenirs de la militante qui se trouvait alors au milieu de la mêlée. « J’ai eu extrêmement peur. Aucun enfant de cet âge ne devrait avoir à assister à une scène de ce type. J’ai voulu rompre avec ce sentiment d’insécurité en m’engageant auprès de Fidelitas », raconte avec une émotion non dissimulée la jeune femme au tailleur impeccable. Une nouvelle fois, son discours est bien rodé, son storytelling est digne d’un politique confirmé.