La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a donné son feu vert à la création d’un fichier de données concernant les interdictions de sortie du territoire (IST).
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Selon un arrêté publié ce 12 août au Journal officiel, l’État va créer un fichier de données dans le but de traquer les individus susceptibles de commettre des actes terroristes. Concrètement, cet arrêté autorise le ministère de l’Intérieur à « mettre en œuvre un traitement de données à caractère personnel » permettant « l’instruction et le suivi des décisions d’IST » prévues dans la loi. La durée maximale de conservation des données ne pourra cependant pas excéder vingt ans. Il y a une corrélation évidente entre cette mesure et l’augmentation, en moins de deux ans, de 60 % du nombre de personnes radicalisées inscrites au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), annoncée le 6 août par notre pétulant ministre de l’Intérieur. Cette augmentation expliquant une application de plus en plus fréquente de l’IST.
Cet arrêté [...] intervient alors qu’il y a de moins en moins de départ pour le djihad, compte tenu de l’émiettement de l’État islamique, et que la guerre contre le terrorisme est devenue principalement intérieure, marquée par une guérilla larvée menée par des individus directement recrutés, pilotés, formés sans être partis pour le djihad.