L’autoroute A10, notamment dans la partie toujours inondée en amont d’Orléans, a été construite dans les années 70. Une époque à laquelle les avertissements et préconisations des écologistes et des organismes officiels étaient encore moins écoutés ou respectés qu’en 2016.
Donc, lors de la construction de l’autoroute, les ingénieurs ignorèrent volontairement le contenu d’un rapport du BRGM (Bureau de recherche géologique et minière), organisme d’État en charge de tout ce qui concerne le sous-sol du territoire. Tout comme ils négligèrent les protestations des protecteurs de la nature.
Que disaient les uns et les autres, en des termes différents mais concordants ?
Tout simplement qu’il fallait éviter la proximité du village de Gidy, là où l’inondation a surgi, et donc modifier le tracé de l’autoroute. Modification et détour suggérés pour éviter d’avoir à supprimer une grande zone humide que les ingénieurs voulaient assécher. Parce que, expliquaient alors les spécialistes du BRGM, rien ne prouvait que « l’effacement » de l’étang et la zone humide qui l’entourait pouvait être durable et permanent, le fonctionnement d’un sous-sol, quel qu’il soit, recelant des mystères généralement ignorés par les bâtisseurs.
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Rivière souterraine
De plus, des habitants de la région, à Gidy et alentours, expliquèrent que cette grande zone humide entretenait le cours d’une petite rivière souterraine, la Retrève, connue pour se manifester de temps en temps, c’est-à-dire surgir et inonder, la campagne en cas de fortes pluies. Ces avertissements, ravalés au rang de ratiocinages de paysans, restèrent évidemment ignorés.
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Donc, l’eau coupant l’autoroute A10 à hauteur de Gidy provient à la fois de l’ancienne zone humide et de la rivière souterraine gonflée par les fortes pluies. Comme les naturalistes et des experts du BRGM l’avaient prévu. D’où les difficultés rencontrées pour vider une poche d’eau de plus d’un mètre de profondeur recouvrant l’emplacement de l’ancien étang que les ingénieurs du BTP avaient pensé effacer pour l’éternité. Sans oublier que les caméras de surveillance dont Vinci est si fier n’ont pas vu l’inondation sur laquelle des centaines de voitures et de camions sont venus s’empiler…