Egalité et Réconciliation
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Audiard par Mabire

Il s’agit d’un hommage au dialoguiste à l’occasion du quarantième anniversaire de sa disparition. L’extrait en question est tiré du numéro 4 de la série d’ouvrages de Jean Mabire, Que lire ?, sorti en 1997.

 

Pour info, on peut trouver des Que Lire ? en fouillant bien : ici le tome 1, là le tome 4.

Aujourd’hui, dialoguistes et scénaristes de talent se font rares dans le cinéma français, en tout cas ils ne passent pas les barrages des productions, qui sont toutes malades du wokisme. Ceci explique cela.

On reconnaît qu’il n’est pas très courageux ni encourageant de rendre en 2025 hommage à Audiard, qui s’en fout là où il est. C’est plutôt un appel aux talents à ne pas renoncer, malgré la médiocrité des tenants du cinéma, un art français qui est passé dans la main de l’occupant. Oui, de l’Allemand, si vous voulez.

 

 

La Rédaction d’E&R

 


 

Michel Audiard – Quand le populaire cause…

Le fait est là : le livre Audiard par Audiard est le grand succès de l’été 1995. L’idée était bonne, pour le dixième anniversaire de sa disparition, survenue le 27 juillet 1985, de rassembler des extraits de ses meilleurs dialogues et d’y ajouter un savoureux autoportrait, quelques textes de lui et des témoignages de ses amis. Cela s’appelle « hommage ». Dans « hommage », on pourrait y voir le mot « homme ».

 

Car Michel Audiard en fut un, et un vrai, avec ses qualités et ses défauts, sa gouaille, son mépris des conventions, son inaltérable fidélité à ses copains. Qu’il fût en son temps le meilleur dialoguiste du cinéma français, au grand dépit des pseudo-intellos qui le traitaient de « populaire » et même-oh, horreur ! – de « populiste ». Mais qu’il osât, de plus, dire leur fait à tous les crétins solennels drapés dans les grandes idées patriotardes et humanitaires, voilà qui est bien réjouissant et nous change de tous les pétitionnaires conformistes si prompts à se transformer en va-t-en guerre, avec la peau des autres, bien entendu. Une des répliques donne bien le ton de ce sympathique gros bouquin, à mettre d’urgence entre toutes les mains : « Je suis ancien combattant, militant socialiste et bistrot. C’est dire si dans ma vie j’ai entendu des conneries… » En trente-cinq ans de carrière, il n’a certes pas écrit que des chefs-d’œuvre, mais il a donné au cinéma de notre pays un ton qui n’appartenait qu’à lui et qui nous manque de jour en jour davantage.

Michel Audiard est ce qu’on nomme curieusement un enfant naturel… Un naturel qui est toujours revenu au galop dans une vie singulièrement libre. Né le 15 mai 1920 à Paris, d’une mère auvergnate originaire du Puy et d’un père qui néglige de le reconnaître, il sera recueilli par des oncles et des tantes. Élève de l’école communale du Moulin-Vert, à deux pas du parc Montsouris, dans le XIVe, il obtient son certificat d’études, après avoir été toujours le premier en rédaction et s’être révélé moins brillant en d’autres matières.

Authentique fils du peuple, il sait faire marcher sa tête (opticien diplômé) et ses bras (soudeur qualifié).

Ce gamin de Paris entre pourtant dans la vie professionnelle comme porteur de journaux à bicyclette. Il fait la tournée gare Saint-Lazare / boulevard Saint-Michel. On s’aperçoit vite qu’il a un aussi bon coup de plume que son coup de pédale et il entre comme reporter à L’Étoile du soir. Il commence sa carrière journalistique par un entretien parfaitement « bidon » avec Tchang Kaï Chek… C’est bien la première et la dernière fois que le vieux seigneur de la guerre chinois pourra faire rigoler les gens.

En 1949, alors qu’il va avoir trente ans et n’est encore connu que sur les vélodromes, les champs de courses et les petits journaux impécunieux, Audiard écrit les dialogues de son premier film, Mission à Tanger, réalisé par André Hunebelle. Il a mis le pied à l’étrier. Il va mener au grand galop son métier de dialoguiste jusqu’à sa mort, à soixante-cinq ans.

Sa silhouette est vite célèbre dans les milieux du cinéma : le visage en lame de couteau, un œil goguenard, l’autre plissé par la fumée d’une cigarette, bien calée au coin des lèvres minces. Sur la tête, une éternelle casquette pied de poule :

« Je m’enrhume quand je ne porte pas de casquette, c’est la seule raison pour laquelle je porte une casquette, parce qu’avec le chapeau j’ai l’air un peu maquereau et le béret basque j’ai l’air d’un con… Je ne peux pas faire du vélo avec un casque à pointe ! »

 

Il va, de film en film, imposer sa langue, une langue populaire, truculente, imagée, mais qui n’est pas de l’argot, idiome qu’il n’aime guère par son côté artificiel et son manque de naturel quotidien :

« Je déteste l’argot : c’est un langage complètement inventé, complètement littéraire. Je n’ai jamais entendu un voyou parler argot ! C’est un langage qui n’existe nulle part, ce qui n’empêche pas qu’à lire, ça peut être charmant (dans Simonin, par exemple, mais Simonin est un véritable écrivain). »

Il choisit donc d’employer des expressions populaires. Et surtout d’en créer. Certaines de ses répliques deviendront vite des mots de passe.

Lire l’article entier sur sapaudia.org

 

Bernie Bonvoisin, bébé Audiard

 






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3 Commentaires

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  • #3551218
    Le 29 juillet à 07:34 par Schmitz
    Audiard par Mabire

    Très intéressant aujourd’hui nous n’entendons plus ce genre de discours, ce genre d’homme à la parole intelligible comme celle d’Audiard.

     

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  • #3551232
    Le 29 juillet à 13:09 par Phiddipidès
    Audiard par Mabire

    Reportage sur Michel Audiard qui commence par un "cellezéceux" !
    C’est comme si Delogu rendait hommage à Victor Hugo !

     

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  • #3551233
    Le 29 juillet à 13:18 par FREDERIQUE
    Audiard par Mabire

    Un excellent texte sur du Cinéma digne de ce nom, à des années-lumière des daubes made in USA, des wokistes délirants, des féministes hystériques, et autres LGBTQTRANS et Cie totalement vrillés, pourrissant cette pauvre France devenue un pitoyable Sionistan...

    "Les grandes familles", revu récemment, ou quand le Cinéma pouvait encore s’appeler le 7ème Art, et le dialogue étincelant entre Gabin et Blier à propos de la vérité : "Je ne sais pas si vous me l’avez dit par honnêteté ou par intelligence".../... Finalement je crois que c’est par intelligence...", du grand Art !

    Mais il semblerait que le vent se lève, et que dans les """hautes""" sphères nos zélées zélites commenceraient à flipper sérieusement : la rentrée sera peut-être chaude... ;-)))

     

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