Depuis la décision prise l’été dernier par Pristina de fermer les postes frontières de Brnjak et de Jaringe, par lesquels transitent des marchandises en provenance de Serbie, la tension reste vive dans le nord du Kosovo, à majorité serbe.
Des heurts se sont ainsi produits, opposant des manifestants serbes à la police du Kosovo (KPS), mais aussi à la KFOR, la force de l’Otan déployée dans cette province de la Serbie depuis 1999. Et des barricades ont été dressées sur les routes menant aux postes frontières concernés.
Et quand les soldats de la KFOR démantèlent un barrage, un autre est aussitôt érigé. C’est notamment ce qu’il s’est passé le 9 novembre dernier, où la force de l’Otan a eu à peine le temps de détruire une barricade sur la route menant à Jaringe que des manifestants serbes ont en établi une seconde en déchargeant plusieurs camions bennes.
« La KFOR a trahi la confiance des Serbes en prenant le contrôle de la barricade du poste de Jaringe » a déclaré, à ce moment là, Radenko Nedeljkovic, le chef du du district de Mitrovica. « Le mandat de la Kfor ne l’autorise pas à bloquer les routes alternatives et à fermer complètement cette partie de la province. Cela doit servir de leçon. Peu importe le nombre de soldats de l’Otan, la solution ne peut être imposée par la force » a-t-il ajouté, selon le Courrier des Balkans.
C’est dans ce contexte que de nouvelles violences ont éclaté, dans la nuit du 23 au 24 novembre, lorsque des militaires de la KFOR – a priori, selon certains sources, de nationalité portugaise et hongroise – ont tenté de prendre une nouvelle fois le contrôle d’une nouvelle barricade montée sur une route menant vers Jaringe, vers minuit. Les heurts, qui ont demandé l’emploi de gaz lacrymogènes, ont fait 21 blessés parmi les soldats de l’Otan.
Ces derniers ont été la cible de jets de pierre et certains d’entre eux ont été « poussés » avec « un camion chargé de graviers », selon un communiqué de la KFOR. Ainsi, selon la même source, 5 soldats souffrent de blessures légères, les autes ayant été légèrement touchés.
Par ailleurs, un quartier albanais de Mitrovica, à majorité serbe, a été le théâtre d’une explosion quelques minutes après les heurts entre les manifestants et les soldats de l’Otan. Aucune victime n’est à déplorer et seulement 3 véhicules ont été endommagés.
Actuellement, 300 militaires français sont principalement déployés dans le nord du Kosovo, dont des éléments du 515ème Régiment du Train et du 1er escadron du 3ème Régiment de Hussards.