Pour les attentats de Bruxelles comme pour ceux de Paris, la proximité entre les suspects et la Turquie apparaît à nouveau comme un élément clé du dossier. Au-delà de la Turquie, ce sont les liens avec le wahhabisme saoudien qui se profilent.
La piste qui remonte à la Turquie
Les journaux belges ont abondamment diffusé la photo de trois hommes poussant des chariots à l’aéroport de Zaventem quelques minutes avant l’attentat. Deux d’entre eux, les frères El-Bakraoui, qui avaient loué la planque d’Abdeslam à Forest, seraient morts dans l’explosion. Le troisième est supposé être un certain Najim Laachraoui, alias Soufiane Kayal contrôlé début septembre à la frontière austro-hongroise en compagnie de Salah Abdeslam et de Mohamed Belkaïd, Algérien de 35 ans abattu par la police à Forest.
Le rôle de ce Laachraoui commence à se dessiner. Dans l’affaire des attentats de Paris, il avait loué une maison près de Namur, à Auvelais, pour fabriquer des explosifs. Puis il avait été vraisemblablement en contact, comme Belkaïd, avec les équipes sur place à Paris.
Mais est-il pour autant le cerveau de l’opération ?
Des témoins oculaires ont signalé la présence d’un véhicule suspect à Zaventem le matin de l’attentat. Il se trouve que cette voiture appartient à un jeune Turc de 22 ans identifié par les services de renseignement belges pour avoir fait, en 2015 un voyage en Arabie saoudite aux motivations peu claires. Il aurait effectué ce voyage avec plusieurs jeunes belges de la communauté musulmane.
On y vient, donc… Une fois de plus, les enquêtes sur les attentats montrent l’intense activité entre les organisateurs installés en Belgique et les exécuteurs des basses œuvres qui sont si souvent passés par la Turquie pour rejoindre l’État Islamique ou pour en revenir. Et il est depuis longtemps établi que le travail des passeurs en Turquie se fait au vu et au su de la police locale, qui en tire des revenus réguliers.
Qui plus est, l’enquête montre cette fois que les services de renseignement s’intéressent aux allées et venues entre l’Europe et l’Arabie saoudite. On rappellera ici le rôle particulier que ce pays joue dans la déstabilisation de la Syrie.
L’étau se resserre !
Des ramifications dans les Balkans ?
Dans la foulée des attentats à Bruxelles, la police bavaroise a arrêté une voiture immatriculée en Belgique, qui transportait trois Kosovars porteurs de 10 000 euros en liquide. Selon eux, cet argent devait servir à acheter une voiture quelque part dans les Balkans.
Cette arrestation a eu lieu à la suite d’une dénonciation anonyme accusant ces trois individus de préparer un attentat. Rien ne dit que les deux affaires soient liées. Il n’en demeure pas moins que, tout à coup, les routes d’Europe se trouvent parcourues par une multitude de suspects qui empruntent toujours la route du Danube pour revenir à la frontière turque….