Dans un message adressé à une partie de ses adhérents, l’Union populaire républicaine demande de supprimer tous les contenus « complotistes » des réseaux sociaux et qualifie l’antisionisme de « polémique inutile ». L’occasion de revenir en détail sur l’UPR, son évolution, la période charnière que le parti traverse actuellement, et les choix stratégiques nouveaux qu’il opère.
On peut reconnaître à l’Union populaire républicaine, parti politique fondé par François Asselineau il y a maintenant plus de huit ans, d’avoir su faire son trou sur la toile en diffusant ses analyses sur l’Union Européenne et la souveraineté de la France. [...]
Le dernier passage de François Asselineau dans un grand média remonte au 20 septembre 2014, à l’occasion de son apparition dans l’émission « On n’est pas couché » animée par Laurent Ruquier. Sur trente trois minutes de passage à l’antenne, les chroniqueurs l’ont cuisiné durant quatre interminables minutes sur Serge Ayoub et Alain Soral. Aymeric Caron reprochait à François Asselineau d’avoir préparé une conférence dans des locaux fournis par Serge Ayoub. Mal préparé à ce procès, François Asselineau a fini par accepter de donner satisfaction à Aymeric Caron pour gagner le droit de changer de sujet. « Est-ce que vous dénoncez le positionnement d’Alain Soral et son antisémitisme ? ». Réponse de François Asselineau après avoir soigneusement évité de prendre position pendant de longues minutes : « Mais oui, bien entendu ». [...]
L’UPR qualifie l’antisionisme de « polémique inutile »
Dernièrement, le bureau national de l’UPR a diffusé un message à une partie de ses adhérents pour leur demander de nettoyer leurs réseaux sociaux, y compris leurs pages personnelles, et en remontant à plusieurs années. Doivent être supprimés tous les messages suscitant des « polémiques inutiles », en citant comme exemples l’antisionisme et le complotisme. Ainsi donc, pour éviter à François Asselineau lors de ses futures apparitions médiatiques d’avoir à s’expliquer longuement sur le fait qu’un adhérent UPR ait publié un contenu brisant quelque tabou, l’UPR en appelle à l’auto-censure.
Cette posture stratégique paraît terriblement déficiente pour au moins trois raisons.
1. Premièrement, si l’UPR supprime des contenus controversés et exclut les récalcitrants comme Yannick Hervé, il n’en restera pas moins que les contenus ont été publiés et que le crime de lèse-bien-pensance est déjà commis aux yeux des journalistes et chroniqueurs qui auront déjà toute la matière suffisante pour faire des procès d’intention et des amalgames.
2. Deuxièmement, la vérité finit toujours par triompher, mêmes des pouvoirs les plus puissants. Il ne faut donc jamais rien lui retirer. Si François Asselineau pense que le sionisme n’est pas une composante à part entière de l’asservissement de notre pays au même titre que l’Union Européenne, qu’il le dise clairement, mais qu’il ne joue pas la carte de la « charte de l’UPR » pour esquiver le tabou et reléguer cette question au rang des sujets futiles et clivants. Qui peut croire que ce sujet divise les adhérents de l’UPR ? Si les adhérents ne sont certes peut-être pas tous militants antisionistes, loin de là, je pense qu’ils ont tous suffisamment les yeux ouverts pour constater l’influence du lobby pro-Israëlien en France et les conséquences absolument catastrophiques qu’il exerce sur les intérêts de la France à l’étranger. [...]
3. Troisièmement, François Asselineau profite d’une ferveur qu’il a lui-même suscitée en ayant un discours de totale vérité. Mais en abandonnant progressivement cette posture de vérité dérangeante pour une vérité partielle, arrangée, François Asselineau risque de faire retomber cette ferveur. [...]
Conclusion : l’UPR invite à s’auto-supprimer de la toile
Dans ce message adressé à ses adhérents, l’UPR invite donc les troupes à supprimer les contenus « complotistes ». Quand on sait que le terme « complotiste » est un mot valise et que c’est le terme préféré des chiens de garde du type d’Aymeric Caron pour discréditer l’opposition réelle et empêcher tout débat, il y a de la surprise, voire de la trahison, à voir ce terme écrit sous la plume de l’UPR pour faire le ménage.
Qu’est-ce qu’un contenu complotiste M. Asselineau ? Un contenu qui relève les failles de la version officielle du 11 septembre 2001 ? Ou bien un contenu qui montre que la construction européenne est une idée née dans l’esprit d’un officier nazi, recyclée par les Américains après la guerre puis pilotée par la CIA depuis 70 ans ?
Il serait amusant que les adhérents de l’UPR prennent effectivement son bureau national au mot en supprimant tous les contenus subversifs publiés par François Asselineau depuis 8 ans et qui font sa renommée actuelle.