Le domicile de Yannick Morez a été incendié, le poussant à la démission. Ailleurs en France, d’autres édiles font face à d’importantes pressions de l’extrême droite, organisée désormais nationalement, pour faire échouer ces projets. La démission de Yannick Morez met en lumière un phénomène plus large : les pressions et menaces subies par les maires à travers le pays, notamment en marge de projets d’accueil de migrants dans les communes.
“Pour eux, les migrants sont des délinquants en puissance.”
Saint-Brévin-les-Pins accueille depuis 6 ans des demandeurs d’asile, sans problème.
Pourtant, le maire, Yannick Morez, et d’autres élus reçoivent des menaces pour arrêter ce projet.#EnvoyéSpécial @EliseLucet pic.twitter.com/ax4bg3puun
— Envoyé spécial (@EnvoyeSpecial) April 6, 2023
Le maire de Saint-Brévin-les-Pins a justifié son départ notamment « suite à l’incendie criminel perpétré à (son) domicile » alors que l’élu se disait victime de menaces en raison de son soutien envers le déménagement d’un Centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada), déjà présent dans la ville depuis 2016.
Ce projet suscitait le rejet de certains habitants qui ont organisé des manifestations à plusieurs reprises ces derniers mois. Parmi les protestataires, se trouvent notamment des membres de Reconquête, le parti d’Éric Zemmour, mais aussi plusieurs organisations d’extrême droite, telles qu’Action française, Le Rassemblement vendéen, Riposte laïque ou La Cocarde.
Un projet abandonné à Callac face aux tensions
Il y a quelques mois, le maire de Callac, dans les Côtes-d’Armor, municipalité de 2200 habitants, a annoncé l’abandon du projet « Horizon » qui devait redynamiser le village à travers la construction d’une structure d’accueil pour des familles réfugiées.
Dès l’annonce du projet, une pétition a été lancée et des élus ont été soumis à de multiples pressions, y compris des menaces de mort ou des atteintes à leur vie privée. Sur place, des affrontements violents entre partisans et détracteurs, recevant notamment le soutien de plusieurs politiques d’extrême droite à l’instar de Gilbert Collard ou d’Éric Zemmour, du projet avaient eu lieu.
Comme le rapporte Le Monde, dans un communiqué suite à cet abandon, l’un des principaux animateurs de l’opposition, le candidat Reconquête aux dernières élections législatives Bernard Germain avait affirmé que « l’accueil sera le même » pour les villes qui choisiraient de suivre l’exemple de Callac.
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Des affaires locales devenues nationales
Comme le rapporte Politis, la mobilisation contre le projet de Callac a marqué un tournant puisque Bernard Germain, candidat Reconquête, a ensuite écrit un livre nommé Callac, la mère des batailles, dans lequel il théorise que « le combat de Callac n’était pas seulement le combat de ce village, mais la mobilisation contre une politique nationale. Callac était le laboratoire de la mise en œuvre de cette politique ».
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