Mila, l’appât du national-sionisme
Mila, pour faire court, c’est la nouvelle Marianne des nationaux-sionistes, des identitaires, de cette nouvelle frange nationaliste qui ne veut pas d’ennuis avec le sionisme. Elle est, sans le vouloir, devenue une égérie zemmourienne, un symbole républicain mais au sens de Charlie, c’est-à-dire un produit bien inconscient de l’idéologie franc-maçonne, qui vire aujourd’hui islamophobe.
« Mercredi, 11 des 13 personnes jugées pour le cyberharcèlement de l’adolescente – aujourd’hui âgée de 18 ans – ont été condamnées à des peines allant de quatre à six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris. » (France Info)
Au centre d’un conflit aussi ouvert que dangereux, elle a pris le risque de jeter de l’huile sur les feux intercommunautaires et interconfessionnels, ce qui correspond à la stratégie du pouvoir profond. Malgré les insultes qu’elle a pu proférer à l’encontre de la religion musulmane, et celles qu’elle a reçues en retour qui ont conduit au procès de ses harceleurs, Mila est devenue l’objet d’un enjeu politique, et de civilisation.
« Le fait qu’elle vienne ici est source d’espoir »
Un peu comme les « antisémites » – selon la définition des gardiens du Système – font le voyage à Auschwitz ou subissent une leçon de conduite au Mémorial de la Shoah pour expier leur faute, Mila a été invitée à visiter, auprès de son recteur, la grande mosquée de Paris. Goguenarde, elle a souri lorsque Chems-Eddine Hafiz lui a offert un exemplaire du Coran :
Cependant, derrière cette réconciliation médiatique, des forces sont à l’œuvre qui ne militent pas toujours pour la paix entre les confessions, les communautés, les sensibilités politiques. C’est ainsi que Richard Malka, avocat entre autres du journal martyr Charlie Hebdo, mais aussi opportuniste défenseur de Mila, revient à cette occasion, depuis le 3 juin 2021, sur le devant de la scène. Officiellement, pour apaiser les conflits.
« C’est une pure, elle est pure... C’est un esprit libre, ça lui coûte cher. »
« "Cette démarche était évidemment une démarche d’apaisement", ajoute-t-il, "c’est une manière de dire : je n’ai absolument rien contre les musulmans. L’islam c’est autre chose, c’est une religion. On peut avoir l’avis que l’on veut sur les religions. (…) Ça montre qu’on dialogue entre personnes qui ne sont pas d’accord, qui n’ont pas la même vision du monde, qui n’ont pas la même religion, et ça n’empêche pas de se serrer la main, de se rencontrer, et de mieux se parler ensemble".
Richard Malka y voit une "image de fraternité, d’ouverture, que l’on doit au recteur de la Mosquée de Paris qui est un grand humaniste, qui a du courage et qui donne une image de l’islam qui tend la main, une merveilleuse image qui, je pense, correspond davantage à la réalité de l’immense majorité des musulmans de France, plutôt que celle que véhiculent ceux qui envoient des messages haineux réclamant des lapidations et des décapitations". » (France Info)
On ne jouera pas à la concurrence des meurtres, entre les décapitations des islamistes et les bombardements massifs des sionistes. Quant à Malka, il passe de la défense du journal islamophobe Charlie à celle d’une jeune étourdie manipulée par des forces qui la dépassent. Comme positionnement d’apaisement, on fait mieux, mais ça n’empêche pas l’avocat de donner des leçons d’humanisme, toujours du même côté.