Tout le monde attendait un assaut des forces azerbaïdjanaises sur le Haut-Karabakh, mais plutôt après le départ des États-Unis, présents en Arménie pour des exercices militaires, après que celle-ci se soit détournée de la Russie, qu’elle accusait de ne pas avoir sécurisé à son avantage le territoire qu’elle dispute à son voisin. L’assaut a été donné la veille du départ des Américains, et n’aura duré finalement que 24 heures, suite à un cessez-le-feu obtenu avec l’aide de la Russie…
L’accord est clairement à l’avantage de l’Azerbaïdjan, qui avait une puissance de feu bien supérieure à celle des séparatistes. « Cessation complète des hostilités », « retrait des unités et des militaires restants des forces armées de l’Arménie », « dissolution et désarmement complet des formations de l’Armée de défense du Nagorny-Karabakh ». Une victoire majeure pour le président Ilham Aliev.
Une manifestation réunissant des milliers de personnes a eu lieu devant le siège du gouvernement arménien, à Erevan, afin de clamer la désapprobation des Arméniens quant à cet accord et le reproche fait au pouvoir de n’avoir pas aidé les séparatistes du Haut-Karabakh. De leur côté, les séparatistes eux-mêmes ont accepté des pourparlers dans la ville azerbaïdjanaise de Yevlakh sur « la réintégration » de ce territoire à l’Azerbaïdjan.
La question immédiate qui se pose désormais est celle du droit de la majorité arménienne, chrétienne, qui va devoir vivre en territoire administré par l’Azerbaïdjan musulman. Il y a déjà eu des mouvements massifs de populations à l’intérieur même de ce territoire disputé, dans des zones éloignées du conflit armé, mais on craint maintenant de nombreux départs parmi ces 120 000 habitants du Haut-Karabakh.