L’accord conclu le 14 juillet entre les Occidentaux et l’Iran sur la réduction de certaines de ses capacités nucléaires en échange d’une levée progressive des sanctions, a suscité, outre l’ire du régime sioniste, des interrogations parmi les alliés de la République islamique.
Ainsi, le chef du Hezbollah chiite libanais, Hassan Nasrallah, a tenu à prendre la parole devant ses partisans lors d’un discours retransmis sur grand écran à Beyrouth
« Est-ce que l’Iran a vendu ses alliés durant les négociations sur le nucléaire ? (...) Non, il n’y a pas eu de marchandage. L’ayatollah Ali Khamenei a renouvelé la position de l’Iran concernant les mouvements de résistance et ses alliés et le Hezbollah occupe une place particulière parmi ceux-là. Les États-Unis resteront le grand Satan avant et après l’accord sur le nucléaire. L’Iran entretient avec ses alliés des relations idéologiques qui priment sur les intérêts politiques. Nous le disons haut et fort : nous recevons du soutien matériel et financier de la République islamique et nous en sommes fiers ! »
De son côté, Damas a envoyé son ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem, à Téhéran où il a rencontré, outre les officiels iraniens, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, représentant spécial pour le Proche-Orient auprès du Kremlin. De ces échanges est né un nouveau plan de paix pour la Syrie, comme l’a annoncé le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian :
« L’Iran va présenter un projet de paix en Syrie au secrétaire général des Nations unies après consultations entre Téhéran et Damas. Il s’agit de l’un des plus efficaces et sérieux jamais présenté à l’ONU et aux acteurs internationaux. »
Ce texte en 4 points prévoit : « un cessez-le-feu immédiat en Syrie, la formation d’un gouvernement d’unité nationale, l’amendement de la Constitution (...) en vue d’assurer le droit des minorités ethniques et religieuses et la tenue d’élections supervisées par des observateurs internationaux ».
M. Amir-Abdollahian a conclu qu’« il y a heureusement eu un changement stratégique dans l’attitude des acteurs régionaux en ce qui concerne la Syrie : s’il y a quatre ans beaucoup des acteurs étrangers considéraient le recours à la guerre comme une solution, maintenant beaucoup considèrent que se concentrer sur une solution politique est le moyen le plus approprié pour résoudre la crise syrienne ».
À noter que la Russie a de son côté, oeuvré pour un rapprochement entre Damas et le régime de Ryad : le général Ali Mamlouk, responsable des services secrets syriens et le vice-héritier saoudien, le prince Mohammed ben Salman, se sont rencontrés en juillet, après que l’officiel arabe ait accepté le principe d’une telle rencontre, proposé lors de sa venue au Kremlin par M. Poutine, le 19 juin dernier.
Toutes ces initiatives ont lieu, au moment où Israël s’immisce ouvertement dans les institutions états-uniennes, ainsi Benjamin Netanyahu, s’est exprimé par visioconférence à plusieurs fédérations juives d’Amérique du Nord, martelant :
« L’accord nucléaire avec l’Iran ne bloque pas le chemin de la bombe à l’Iran. En réalité il ouvre la voie de la bombe à l’Iran. (...) D’une manière ou d’une autre, l’accord donne à l’Iran la voie libre vers la bombe, un chemin difficile pour obtenir une ou deux bombes aujourd’hui et un chemin beaucoup plus facile pour obtenir des centaines de bombes demain. Nous sommes confrontés à l’Iran, dont le régime a appelé à plusieurs reprises à la destruction de l’État juif. Nous sommes confrontés à l’Iran dont les sbires terroriste essaient de tuer des Juifs tous les jours. Nous savons que l’Iran est non seulement le principal État parrain du terrorisme, il est également le principal commanditaire d’État de l’antisémitisme. »
Et de conclure que les juifs des États-Unis doivent s’opposer à cet « accord dangereux ».
Bataille au Congrès des États-Unis autour de l’accord sur le nucléaire iranien :